Le chef d’orchestre français Marc Minkowski naît le 4 octobre 1962 à Paris. Fils d’un illustre professeur en pédiatrie, sa passion pour la musique commence alors qu’il est collégien à l’École Alsacienne, et qu'il découvre le basson. En 1979, avant même sa majorité, il intègre l’orchestre de Lille sous la direction de Jean-Claude Casadesus. Il se produit très vite dans de nombreux orchestres, en particulier parmi les ensembles pionniers du renouveau baroque tels que Les Arts Florissants de William Christie, le Clemencic Consort de Vienne ou la Chapelle Royale de Philippe Herreweghe, qui sont alors en pleine expansion.

Très vite, il se prend d’intérêt pour la direction d’orchestre, qu’il étudie aux États-Unis à la Pierre Monteux Conducting School. A dix-neuf ans seulement, il fonde Les Musiciens du Louvre en 1982, un ensemble baroque basé initialement à Paris qui se consacre d’abord à remettre en avant Haendel et le répertoire baroque français tel que Rameau, Charpentier, Lully, Mouret ou Marais. L’ensemble va progressivement s’imposer comme l’un des meilleurs dans son domaine. En 1992, il inaugure le Festival de musique baroque de Versailles avec une représentation d’Armide de Gluck. En 1993, il dirige Phaëton de Lully pour la réouverture de l’Opéra de Lyon. En 1995, son enregistrement d’Hippolyte et Aricie de Rameau lui vaut une forte reconnaissance critique. Les Musiciens de Louvre se relocalisent l'année suivante à Grenoble. La même année, Minkowski commence à élargir son répertoire au-delà du baroque, puisqu’il fait ses débuts à l’Opéra de Paris dans Idoménée de Mozart.

Il commence à s’ouvrir au répertoire français du XIXe, en gardant pour mot d’ordre la réhabilitation d’œuvres et de compositeurs méconnus ou sous-estimés. Ainsi, il recrée en 1996 La Dame blanche de Boieldieu avec Mireille Delunsch à l’Opéra Comique, salle avec laquelle il entretient une relation privilégiée. En 1997, il fait ses débuts au Festival de Salzbourg dans L’Enlèvement au Sérail de Mozart, festival où il reviendra à de nombreuses reprises. La même année, il dirige Orphée aux enfers d’Offenbach à Lyon avec Natalie Dessay, dans une mise en scène de Laurent Pelly. Offenbach devient à partir de cette production l’un de ses compositeurs fétiches, surtout dans les mises en scène de Laurent Pelly.

En 1999, le Français fait ses débuts au Festival d’Aix-en-Provence avec deux œuvres de Monteverdi, Le Couronnement de Poppée et Cena furiosa. La même année, il débute également à l’Opéra allemand de Berlin avec Robert le Diable de Meyerbeer, classique du grand opéra français tombé dans l’oubli. Il triomphe à l’Opéra de Paris dans Platée de Rameau, dans une mise en scène de Laurent Pelly, qu'il suit en 2000, pour La Belle Hélène d’Offenbach au Châtelet. En 2004, il fait ses débuts à La Fenice dans une autre œuvre française négligée, Le Domino noir d’Auber. Il dirige un an plus tard Giulio Cesare de Haendel à Zurich avec Cecilia Bartoli. En 2008, il prend la direction de la Sinfonia Varsovia.

Il crée en 2011 le Festival Ré Majeure sur l’île de Ré où il a une résidence secondaire etdirige un double programme composé d’Iphigénie en Aulide et Iphigénie en Tauride de Gluck à Amsterdam dans une mise en scène de Pierre Audi, avec Anne-Sofie von Otter et Mireille Delunsch. En 2013, il devient Directeur de l’orchestre Mozartwoche de Salzbourg, qui vient cimenter la relation privilégiée qu’il entretient avec cette ville. En 2015, il est à Covent Garden dans La Traviata de Verdi et initie à Drottningholm avec Les Noces de Figaro une trilogie Mozart-da Ponte avec le metteur en scène Ivan Alexandre, qui est reprise à Versailles. En 2016, le Français dirige L'Heure espagnole et L'Enfant et les sortilèges de Ravel à La Scala. Il prend la Direction de l'Opéra de Bordeaux la même année. Don Giovanni lui permet la même année de faire ses débuts à San Francisco. En 2018, il dirige Pelléas et Mélisande de Debussy pour les prises de rôles de Stanislas de Barbeyrac, Alexandre Duhamel et Chiara Skerath. Il se rend ensuite à Prague pour la direction de La Clémence de Titus de Mozart. Son contrat à la tête de l'Opéra de Bordeaux est prolongé jusqu'à août 2022. En 2019, il dirige Ariodante à Bordeaux puis Les Huguenots à Genève en 2020.

En 2020/2021, Marc Minkowski dirigera Le Messie au TCE (en septembre) puis au Grand Théâtre de Genève (en octobre). En novembre, il dirigera Mitridate à l'Opéra d'Etat de Berlin (où il conduira parallèlement Orphée et Eurydice), puis en concert à Valence et au Liceu. A Versailles, il dirigera en janvier la Trilogie Mozart-da Ponte dans la mise en scène de son complice Ivan Alexandre. Il retournera ensuite à Bordeaux pour Carmen en mai. En juillet 2022, il sera invité au Festival Meet in Galilee pour Les Noces et Don Giovanni.