Le baryton-basse uruguayen Erwin Schrott naît le 21 décembre 1972 à Montevideo. Dès huit ans, il apparaît à l’opéra de sa ville natale en tant que choriste dans La Bohème de Puccini puis étudie l’art lyrique avec la mezzo-soprano Franca Mattiucci. En 1994, il fait ses véritables débuts à l’Opéra de Montevideo en Roucher dans Andrea Chénier de Giordano. L’année suivante, il rejoint la troupe de l’Opéra de Santiago du Chili, y chantant des rôles comme Colline dans La Bohème ou Sparafucile dans Rigoletto de Verdi. En 1996, il se rend en Italie afin de parachever sa formation. C'est cependant à Washington, en 1997, qu'il chante Dulcamara dans L'Elixir d'amour. Il se fait remarquer en remportant le Premier Prix de la Compétition Operalia de Placido Domingo en 1998.

Sa prestance scénique et sa voix riche et puissante (alliant la tonalité sombre d’une basse avec les aigus aisés d’un baryton) lui permet de faire en peu de temps ses débuts à l’Opéra d’État de Vienne en Banquo dans Macbeth de Verdi en 1999 et à l’Opéra de Paris en Masetto dans Don Giovanni de Mozart la même année. Il débute ensuite au Met en 2000, où il incarne Colline (La Bohème) puis à La Scala en 2001 en tant que soliste dans un Stabat Mater de Rossini dirigé par Riccardo Muti. Il donne son premier rôle scénique à La Scala en 2003 : celui de Pharaon dans Moïse et Pharaon de Rossini. La même année, Don Giovanni lui offre ses débuts à Covent Garden en Leporello et à Washington dans le rôle-titre, dont il devient l'un des interprètes de référence. Il prend le rôle d’Escamillo dans Carmen (Bizet) au Met en 2005.

Avec sa compagne d’alors, la soprano Anna Netrebko, il forme l’un des couples stars de la scène lyrique, bien qu’ils partagent peu la scène. En 2009, il débute à l'Opéra de Munich en Escamillo dans Carmen. Parmi ses autres rôles majeurs figurent notamment Méphistophélès, aussi bien celui de l’opéra éponyme d’Arrigo Boito que de Faust de Gounod, qu’il chante tous deux en 2011, l’un à Monte-Carlo, l’autre au Liceu de Barcelone mais aussi le rôle-titre des Noces de Figaro (Mozart) qu’il chante à Salzbourg et à l’Opéra de Paris en 2011, année lors de laquelle L'Elixir d'amour le conduit au Mariinsky. Il donne également des œuvres plus rares : le rôle-titre d’Attila de Verdi à la Philharmonie de Berlin en 2012 ainsi que Procida dans Les Vêpres siciliennes de Verdi à Covent Garden en 2013. En 2016, il prend le rôle de Selim dans Le Turc en Italie de Rossini, à Pesaro. La même année, il chante Tosca de Puccini à l'Opéra d'Etat de Berlin (Scarpia). Il endosse ensuite pour la première fois le rôle de Ramfis dans Aïda de Verdi à Mannheim. En 2018, il est à Monte-Carlo en Sir Giorgio dans Les Puritains de Bellini en version concert puis à Amsterdam dans Les Contes d'Hoffmann (Quatre antagonistes). Puis, en 2019, il chante Alidoro dans La Cenerentola à La Scala et Mefistofele aux Chorégies d'Orange. Il retrouve l'Elixir d'amour à Zurich en 2020, puis chante à l'Opéra d'Etat de Dresde dans le rôle-titre des Noces de Figaro. En 2022, il prend le rôle de Enrico VIII dans Anna Bolena à l'Opéra d'Etat de Vienne et celui d’Alvise Badoero dans La Gioconda à la Scala. 

En 2022/2023, Erwin Schrott se produira dans l'Elixir d'amour (Docteur Dulcamara) à l’Opéra d’Etat de Berlin en septembre et prendra le rôle de Don Alfonso dans Lucrèce Borgia à l'Opéra d'Etat de Bavière en octobre. Il sera Scarpia dans Tosca à quatre reprises, à Vienne en novembre, Londres en décembre, Berlin en janvier et Hambourg en mars. Il chantera Escamillo dans Carmen à Vienne en avril et les Quatre antagonistes des Contes d'Hoffmann à l'Opéra d'Etat de Hambourg en mai.