Cette nouvelle saison culturelle sur les bords de l’Allier réunira théâtre et musiques de variétés (deux piliers de la programmation locale), mais aussi de la musique classique diversifiée, et notamment l’art lyrique décliné en différents formats. 

Parmi l’ensemble des réjouissances, trois grands rendez-vous se démarquent. En mars, l’Opéra de Vichy accueillera Madame Butterfly de Puccini dans une mise en scène de Daniel Benoin (venue de Nice et qui viendra avec ses Chœur et Orchestre), avec Camille Schnoor dans le rôle-titre et Antonio Corianò en Pinkerton, Manuela Custer (Suzuki), Angel Odena (Sharpless), Josep Fadó (Goro), Valentine Lemercier (Kate), Luca Lombardo (Prince Yamadori) sous la direction de Frédéric Deloche.

Peu avant, le public vichyssois pourra aussi découvrir La Esmeralda de Louise Bertin, Victor Hugo ayant lui-même signé le livret (adaptant Notre-Dame de Paris). Mis en scène par Jeanne Desoubeaux, avec des décors et costumes respectivement réalisés par les opéras de Saint-Étienne et de Tours (tous deux co-producteurs), le spectacle confiera le rôle-titre à Jeanne Mendoche, avec Christophe Crapez en Quasimodo et Renaud Delaigue en Frollo, Martial Pauliat en Phoebus, Arthur Daniel en Clopin Trouillefou avec l'Ensemble Lélio sous la direction de Benjamin d’Anfray (au piano romantique).

Le début d’année sera pour sa part marqué par la venue sur la scène du Centre culturel de Vichy de La Belle Hélène d'Offenbach donnée l’an passé en version de poche dans l’intimiste cadre de la Villa Marguerite (notre compte-rendu). Un nouveau terrain d’expression accueilli comme une forme de consécration pour les artistes de cette troupe de chanteurs (et amis) dont l'esprit aura l'occasion de se diffuser auprès d’un public cette fois bien plus large. 

Jusque sur les terrains de basket

D’autres rendez-vous inédits émaillent aussi cette nouvelle saison vichyssoise. Tel celui qui, début novembre, à l’occasion du Festival jeune public Tintamarre, verra la Compagnie des Variétés Lyriques (déjà venue in loco présenter un remarqué Hänsel et Gretel, et cette saison en résidence) se projeter en 2123 pour l'inauguration d'un "musée international de la corde vocale", les chanteurs d’opéra y devenant des curiosités historiques et l’art lyrique objet de recherches scientifiques méticuleuses. Cette idée drôlatique prendra la forme d'un spectacle immersif, déclinant la voix sur tous ses terrains de jeu, de la variété au chant lyrique en passant par l’art du récit et de l’improvisation, avec en pièces vivantes d'exposition Guillaume Paire le baryton, Alexandra Hewson et Amélie Grillon les sopranos, Marion Jacquemet la mezzo-soprano et Denis Mignien le ténor.

Cette Compagnie des Variétés Lyriques proposera aussi, en février avec le baryton Guillaume Paire, de découvrir son touchant spectacle baptisé Le Blues du Perroquet (vu à Saint-Etienne il y a deux ans). Un genre de one-man show nourri de nuances musicales, où le Papageno de Mozart, plus bavard que jamais, s’ouvre pleinement au public.

Enfin, la même compagnie lyrique pénétrera en avril un autre terrain, celui de la salle de basket vichyssoise (au Palais des Sports Pierre Coulon), pour le Moneytime (le nom du spectacle), un match avec programme musical nourri de multiples airs lyriques, portés par Alexandra Hewson, Amélie Grillon, Jazmin Black-Grollemund, Denis Mignien, Marion Jacquemet, Sébastien Bellegy et Guillaume Paire (également à la conception et direction artistique tandis que l'Ensemble Instrumental des Variétés Lyriques sera emmené par Louis-Jean Perreau). De quoi lancer la période olympique avec le label Olympiades Culturelles dans le cadre des JO de Paris 2024. 

Toujours sur ce terrain de l’inédit et de l’exploration, et encore dans le cadre de ce festival jeune public, la Compagnie Idyle viendra présenter Prisme, une pièce vocale et instrumentale portée par les voix de Lydie Dupuy et Zacharie Dangoin, narrant la rencontre d’une aventurière et d’un gardien au cœur d’un jardin où les différences des deux personnages finiront par donner lieu à une rencontre.

Noémie Lamour et Gentiane Pierre proposeront pour leur par Diva Syndicat ! contant "du Moyen-Âge à nos jours une nouvelle histoire de la musique occidentale… celle des femmes".

Les chœurs d'enfants monteront sur la scène de l'Opéra début avril, pour accompagner l’Orchestre d’Harmonie de Vichy (direction Joël Jorda) dans un programme convoquant Carmen, Aïda ou encore le film Les Choristes, pour le vingtième anniversaire de sa sortie dans les salles. Un autre choeur est aussi attendu, le Chœur Spirito, qui accompagnera avant Noël l’Orchestre national Auvergne-Rhône-Alpes dans le Magnificat de Bach. Une autre phalange est également attendue : l'Orchestre National de Lyon pour Le Carnaval des animaux de Saint-Saëns sous la direction de Jennifer Gilbert au violon avec Michel Vuillermoz en récitant.

Le début d'année sera égayé par la comédie musicale La Mélodie du bonheur portée par Ars Lyrica, alors que, sur le terrain baroque et insolite, les Quatre Saisons de Vivaldi seront données à la fin de l’hiver avec Le Concert de la Loge de Julien Chauvin (récemment dans notre série d'Airs du Jour consacrée à Ambronay) dans une version hip hop chorégraphiée par Mourad Merzouki (récemment rencontré Dans les Jardins de William Christie pour son travail sur The Fairy Queen). Mourad Merzouki qui présentera également Pixel "au carrefour de la danse et de la vidéo interactive [...] dans l’énergie du hip-hop et la projection 3D."

C’est dire si le public aura l’embarras du choix dans cette nouvelle saison musicale où Martin Kubich et son équipe de Vichy Culture espéreront encore gagner du terrain en matière d’ouverture à un public toujours plus large.