Découverte d'Alzira de Verdi - Episode 4/10 : Air de Gusmano à l'acte I
Cliquez sur les flèches en bas de cet épisode pour naviguer vers les volets précédents et suivants
Act I œil pour œil, vie pour vie
Scène 1 & 2
Place centrale de Lima
Ce début d'acte rappelle là encore combien cet opus annonce le reste du catalogue verdien. En l'occurrence, les fêtes d'Alzira à Lima ressemblent à celles de La Traviata à Paris. Flûte lègère et musique enjouée avec chœur animés, vont (ici aussi) basculer dans le drame et même dans un exercice lyrique, un thème et variation sur voix graves : entre les deux basses paternelles et le vil baryton (Alvaro et son fils Gusmano, Ataliba père d'Alzira)
En raison de son âge et tout juste libéré, Alvaro annonce céder à son fils Gusmano le titre de Gouverneur espagnol du Pérou. Le premier objectif de celui-ci est de signer la paix avec les Incas. Ataliba qu'il retient captif y consent mais sa fille Alzira n'est pas prête à épouser Gusmano (elle aime encore Zamoro, qu’elle et les espagnols croient morts de la main de Gusmano).
Gusmano implore le père de résoudre la fille.
GUSMANO
Intendo appieno! Eterna la memoria D'un folle amor l'ingombra Dal regno delle tenebre Me la contrasta un'ombra. Chi vivo debellai Forza temer m'è estinto... Mille battaglie ho vinto Vincer non posso un cori [...] Quanto un mortai può chiedere Benigno il ciel m'offerse... Di gloria mi coverse, Mi pose un mondo al pie'. Ma non s'appaga l'anima, Che ad altro ben sospira... Ah! senza il cor d'Alzira Il mondo è poco a me! | Je comprends parfaitement. Le souvenir d'un amour fou Pèse sur elle. Au royaume des Ténèbres une ombre me la dispute Lui que j’ai vaincu vivant m’oblige à trembler une fois mort Moi qui ai gagné mille batailles Je ne peux conquérir un cœur. Tout ce qu'un homme peut souhaiter Le ciel bienveillant me l'a offert. Il m'a couvert de gloire, Mis le monde à mes pieds, mais à mon âme qui tend à une autre sorte de bien, Il n'a pas donné satisfaction. Ah! sans le cœur d'Alzira Le monde est peu pour moi |
La première partie de l'air expose progressivement la voix, les lignes s'allongent dans un lyrisme verdien. La deuxième partie est lancée exactement comme l'air lyrique ”Di quella pira" par une batterie de cordes tenant leur animation en croches, après une montée d'accords suspendus vers l'aigu.
Découvrez les autres épisodes ci-dessous et retrouvez également la présentation de la saison 2019-2020 à l'Opéra de Liège, l'interview de son Directeur général Stefano Mazzonis di Pralafera, de sa Directrice musicale Speranza Scappucci