Centenaire de La Callas, Série Hommage : épisode 19. Poliuto
C’est avec un ouvrage lyrique alors presque complétement oublié de Gaetano Donizetti que Maria Callas renoue au terme d’une longue absence avec La Scala de Milan. Pour sa sixième et ultime ouverture de saison du prestigieux théâtre milanais le 7 décembre 1960, Callas aborde un opéra adapté de la tragédie Polyeucte de Pierre Corneille. La voix marque désormais ses limites avec un vibrato qui s’est accentué et des aigus devenus plus difficiles. Elle trace pourtant un portait sensible et d’une exquise vérité de Paolina, si éprise de son époux Poliuto nouvellement converti au christianisme, qu’elle n’hésitera pas à le suivre délibérément au supplice. Mais Poliuto est avant tout un opéra pour ténor. Franco Corelli au sommet de ses moyens, irradie de beauté et de facilité vocale dans le rôle-titre.
La représentation du 7 décembre de Poliuto placée sous la direction musicale d’Antonino Votto fut fort heureusement radiodiffusée.
Di quai soavi lagrime - De suaves larmes parsèment ma joue ! Quel doux pouvoir inconnu cherche mon âme ! Semblable à l'espoir, la joie humaine progresse...
Avec Poliuto à La Scala de Milan, la cantatrice effectue sa dernière prise de rôle à la scène. Elle fera ses adieux à La Scala avec Medea en mai et juin 1962 au sein d’une distribution proprement magnifique : Jon Vickers (Jason), Giulietta Simionato (Néris) et Nicolaï Ghiaurov (Créon), l’orchestre étant dirigé par Thomas Schippers.
Rendez-vous jusqu'au 2 décembre 2023 pour la suite et fin de cette série signée José Pons.