Pour Maria Callas, les deux années 1953 et 1954 vont être particulièrement marquées par un ouvrage phare du bel canto, Lucia di Lammermoor de Donizetti. Elle avait déjà interprété le rôle de Lucia en juin 1952 au Palais des Beaux-Arts de Mexico avec à ses côtés Giuseppe Di Stefano. Elle le reprend en 1953 à Florence déjà avec Giacomo Lauri-Volpi et Giuseppe Di Stefano en alternance, puis à l’Opéra de Gênes, à Catane et enfin à Rome. Mais la consécration va intervenir à La Scala de Milan en janvier 1954 sous la baguette d’Herbert von Karajan. Callas redonne à cette héroïne -dont l’interprétation en Italie est alors confiée à des sopranos légères et surtout soucieuses de virtuosité- toute sa dimension tragique et une consistance toute nouvelle. La vérité psychologique se trouve toujours au cœur des interprétations de Maria Callas. Sa Lucia s’impose comme une révolution esthétique qui va certes surprendre le public et même le diviser. Mais l’empreinte laissée par Maria Callas s’avère irrémédiable, tant pour ce rôle de Lucia que pour tous les autres rôles du répertoire romantique abordés. Elle retrouvera Karajan pour Lucia à Berlin en 1955, puis à Vienne l’année suivante. Elle reprendra le rôle au Metropolitan Opera House de New York fin 1956, puis en février 1958 auprès du ténor Carlo Bergonzi.

Maria Callas va enregistrer Lucia di Lammermoor pour EMI en 1959 avec Tullio Serafin, mais la captation d’une soirée de 1955 au Staatsoper de Berlin avec Karajan, Di Stefano et Rolando Panerai s’impose.

Rendez-vous demain et chaque jour de la semaine jusqu'au 2 décembre 2023 pour un nouvel épisode de cette série signée José Pons.