Hommage à Kaija Saariaho - Épisode 1 : Lichtbogen, 1986
En 1982, après avoir fini ses études musicales à l’Académie Sibelius d’Helsinki puis à l’Université de musique de Fribourg en Allemagne, Kaija Saariaho s’installe à Paris où elle mène une recherche sur la musique informatique à l’Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique). Elle cherche à intégrer l’électroacoustique aux sons produits par les instruments, notamment ceux de la flûte et du violoncelle, qui l’intéressent particulièrement. Lichtbogen est une pièce de 17 minutes issue de ces expérimentations, dont le nom (traduit littéralement en français par “arcs de lumières”) évoque les aurores polaires observées par la compositrice en Laponie en 1984. Elle précise elle-même sur son site : “en voyant les mouvements de ces immenses et silencieuses lumières dans le ciel noir, les premières idées de forme et de langage pour cette pièce me sont venues à l’esprit”. Elle explique également, pour la partie assistée par ordinateur, avoir dissocié le travail harmonique du travail rythmique en utilisant deux outils informatiques différents. L’œuvre, écrite pour 9 musiciens et dispositif électroacoustique, est créée le 23 mai 1986 à Paris par l’Ensemble 2e2m sous la direction de Georges-Elis Octors, et dédiée à Paul Méfano, feu directeur musical et fondateur de cet ensemble. Il s’agit d’une commande du Ministère français de la Culture, par ailleurs la première commande que la compositrice aie reçue en dehors de son pays d’origine. Lichtbogen a fait l’objet d’une création visuelle et sonore par Jean-Baptiste Barrière (l’époux de la compositrice) et François Galard à l’occasion du Festival Présences à la Maison de la Radio et de la Musique en 2017, et d’une reprise à la Philharmonie de Paris en 2020 par l’Ensemble intercontemporain.
Lichtbogen par l’ensemble Endymion dirigé par John Whitfield
Retrouvez également la biographie de Kaija Saariaho, ainsi que notre article hommage suite à sa disparition.
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