Noblesse de l'art ou de l'âme
Dans Ariane à Naxos, Strauss et son librettiste Hofmannsthal interrogent les codes de l'opéra, la supériorité attribuée au noble opera seria sur les autres formes d'opéra, ainsi que le concept d'art total. Le binôme continuera ce travail théorique dans Capriccio, dont les personnages cherchent à déterminer si une importance accrue doit être accordée à la musique, ou si c'est le texte qui doit primer dans un opéra.
L'extrait du jour est interprété par Kate Lindsey dans une mise en scène de Katharina Thoma pour le Festival de Glyndebourne.
Un riche viennois a financé la composition d'un opéra seria pour une soirée qu'il donne dans sa demeure. Quelques heures avant la représentation, le Compositeur de cet opéra apprend qu'une troupe d'opérette donnera une interprétation à la suite de l'opéra, ce qui lui semble être une trahison de sa noble musique, les deux genres lui semblant incompatibles. Pire, le majordome leur annonce quelques instants avant la représentation que les deux pièces prévues devront être mixées, des extraits d'opérette venant ponctuer l'opéra seria. C'en est trop pour le Compositeur qui n'est pas prêt à voir son art ainsi trahi !
Le rare Capriccio sera donné en janvier par l'Opéra de Paris dans un événement à ne pas manquer (places de première catégorie à partir de 169 €).
Retrouvez les précédents airs de la seconde partie de notre série sur les opéras géolocalisés :
10 - Encore beau : Les Maîtres-Chanteurs de Nüremberg
09 - L'amour à l'identique : Les joyeuses commères de Windsor
08 - Crescendo paroxystique : Lucia de Lammermoor
07 - Ennui mortel : Lady Macbeth du district de Mtsensk
06 - Les Atrides en Tauride : Iphigénie en Tauride
05 - Retour amer, noir : Mithridate, Roi du Pont