La Traviata Attend
L'attente est omniprésente, constante dans La Traviata (opéra de Verdi sur un livret de Francesco Maria Piave d'après La Dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils). Omnprésente et constante comme l'amour et la mort, l'espoir et le désespoir qu'elle représente.
L'attente ouvre le tout début du drame et y revient incessament : Violetta coupant avec les fêtes et sa vie de courtisane (Invan m'aspetterà : "Elle m'attendra en vain", tout de suite suivi par Sarà lui che attendo "Ce doit être celui que j'attends" au sujet d'Alfredo et de sa nouvelle vie). Mais Violetta attendait aussi le malheur, qui arrive avec le père Germont (Il previdi - v'attesi - era felice troppo. "Je l'ai prévue... Je vous attendais... j'étais trop heureuse..."). Pourtant Alfredo était optimiste quant à la rencontre (Però l'attendo, t'amerà in vederti. "Mais je l'attends, et il t'aimera, en te voyant"). Violetta fuit pourtant en calèche (L'attendeva un calesse, "Une calèche l'attendait").
L'attente mènera jusqu'au drame final :
È tardi! Attendo, attendo - né a me giungon mai! (Si guarda nello specchio.) Oh, come son mutata! Ma il dottore a sperar pure m'esorta! Ah, con tal morbo ogni speranza è morta. Addio, del passato bei sogni ridenti, le rose del volto già sono pallenti; l'amore d'Alfredo perfino mi manca, conforto, sostegno dell'anima stanca - conforto, sostegno - Ah, della Traviata sorridi al desio; a lei, deh, perdona; tu accoglila, o Dio! Ah! - Tutto, tutto finì, or tutto, tutto finì.
Il est tard !... J'attends, j'attends et ils n'arrivent jamais. (Elle se regarde dans la glace.) Oh ! comme je suis changée ! Et pourtant le docteur me donne encore espoir. Mais avec un tel mal, tout espérance est vaine. Adieu, beaux rêves souriants du passé, les roses de mes joues sont déjà fanées, et l'amour d'Alfredo aussi me manque, consolation, soutien de l'âme lasse ! Consolation, soutien. Ah ! Souris à la femme égarée ! Seigneur, pardonne-lui, reçois-la près de toi. Maintenant tout est achevé.