Attendre jusqu'à l'aube
Ascanio In Alba est un opéra pastoral créé par Mozart à l'âge de 15 ans (à Milan en 1771).
Ascanio, fils d’Enée est encouragée par la déesse Vénus à se rendre vers Alba et de mettre à l'épreuve la fidélité d'une nymphe (Silvia) : la suite donc des Troyens de Berlioz et le même concept que Cosi fan tutte de Mozart
SILVIA accorrendo ad Ascanio, e poi trattenendosi: Ferma, aspetta, ove vai? dove t'involi? Perché fuggi così! Numi! che fo...? Dove trascorro ahimè...? come s'oblia La mia virtù...! Sì, si risolva alfine. Rompasi alfin questo fallace incanto. Perché, perché mi vanto Prole de' Numi, e una sognata imago Travìa quel cor che al sol dovere è sacro, E sacro a la virtù...? Ma non vid'io Le sembianze adorate Pur or con gli occhi miei...? No, non importa. Sol d'Ascanio son io. Da lor si fugga. Se il Ciel così mi prova, Miri la mia vittoria... E se il mio Sposo Fosse quel, ch'or vid'io...? Ah! mi lusingo. Perché in sì dolce istante Non palesarsi a me? perché mentirsi, E straziarmi così...? No. mi seduce L'ingannato mio core... E s'anco ci fosse Vegga che so lui stesso Sagrificare a lui, E l'amato sembiante ai merti sui. Ah si corra ad Aceste: Involiamci di qui. Grande qual sono Stirpe de' Numi al comun ben mi deggio. Fuorché l'Alma d'Ascanio, altro non veggio. Infelici affetti miei, Sol per voi sospiro, e peno, Innocente è questo seno: Nol venite a tormentar. Ah quest'alma, eterni Dei, Mi rendete alfin qual era. Più l'imagin lusinghiera Non mi torni ad agitar.
SILVIA (courant vers Ascagne, puis se retenant) Reste, attends, où vas-tu donc ? Pour où pars-tu ? Pourquoi prends-tu la fuite ? Dieux ! que fais-je... ? A quoi me laisse-je entraîner...? Comment puis-je oublier ma vertu...! Oui, oui, il faut que je me résolve enfin A rompre ce charme fallacieux. Pourquoi, mais pourquoi me vanter D'être issue des Dieux, si une image de rêve Suffit à mettre mon cœur en déroute, Pour lequel seuls sont sacrés le devoir Ainsi que la vertu...? Et pourtant, n'ai-je point vu le visage tant adoré De mes propres yeux ...? Non, peu importe. J'appartiens à Ascagne et à lui seul. Alors, je vais m'enfuir... Et si le Ciel veut ainsi m'éprouver, Qu'il assiste à ma victoire. Mais si mon époux était celui que j'ai vu...? Hélas! quelle méprise ! En un si doux instant, Pourquoi ne se découvre-t-il point à moi? Pourquoi dissimule-t-il Et pourquoi me tourmente-t-il de la sorte? Non, c'est la méprise de mon cœur qui me séduit, Et même si c'était lui, qu'il voie Que je suis capable de le sacrifier pour sa personne Ainsi que son visage tant aimé pour ses qualités. Eh bien! je cours auprès d'Alceste. Eloignons-nous d'ici. Je veux être aussi grande que l'est un enfant des Dieux, Je dois ce sacrifice au bien de tous Et je n'aspire à rien d'autre Qu'à voir l'âme d'Ascagne.