Découverte d'Alzira de Verdi - Episode 7/10 : Duo Gusmano-Alzira à l'acte II
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Acte II : La Vengeance d'un Sauvage
Scènes 1-4: Les forts de Lima
Le second passage instrumental de l'ouvrage est d'emblée glorieux, en l'honneur de l'Espagne. Une gloire ironique pour ces Conquistadores, Verdi se servant dès cet opus de la musique comme d’un outil politique : il dénoncera la même Espagne dans Don Carlos pour ses méfaits dans un autre pays (la Flandre), comme il dénonce le joug antique de Babylone sur les Hébreux dans Nabucco, de l'Égypte sur l'Éthiopie dans Aïda (toujours pour dénoncer en passant sous leur censure, le joug des Autrichiens sur l'Italie, que vivent Verdi et ses contemporains).
Zamoro chef Inca venait à peine d'être libéré, à la toute fin du premier acte, par le Gouverneur espagnol Gusmano (car Zamoro avait sauvé le père de Gusmano, Alvaro), mais Zamoro qui menait l'attaque contre les conquistadores est immédiatement capturé au début de l'Acte II.
Gusmano étant quitte, il peut alors le condamner à mort... mais c'est désormais Alzira (amante de Zamoro) qui proteste.
Gusmano obtient la main d'Alzira : en échange, il épargne à nouveau Zamoro.
GUSMANO Colma di gioia ho l'anima, ALZIRA Ove mi traggo, ahi misera! | GUSMANO Combien mon âme est remplie de joie ! ALZIRA Ah ! malheureuse, où m’entraîne |
Le schéma des tessitures rattachées à des caractères est l’une des fondations de l’opéra, mais Verdi sait -dès cet opus- le renforcer en pilier. Cette scène annonce notamment son usage dans un autre chef-d’œuvre absolu, la Tosca de Puccini : le vil baryton force la soprano à lui céder pour sauver le valeureux ténor.
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