Argument
Le premier acte offre une vision d’un Paradis métaphysique dont les divinités laïques se nomment Bonté, Beauté, Souffrance et Vérité (la déesse suprême). Les âmes élues y vivent dans une paix éternelle, loin des tumultes de la vie. Seul, le héros Guercœur disparu quelques années plus tôt regrette sa première existence. Il implore la Déesse Vérité de lui laisser revoir la femme qu’il a adorée, Giselle, et le peuple qu’il a libéré de la tyrannie. Bonté s’y oppose, mais Souffrance demande que son vœu soit exaucé. Vérité accepte : « Qu’il revive pour me connaître ! Qu’il comprenne ma loi et revienne à moi, humble et purifié ».
Le second acte, assurément le plus développé de l’ouvrage, se divise en trois tableaux et montre les épreuves que Guercœur va subir à son retour sur Terre. Les chœurs des Illusions le bercent à son arrivée de belles paroles d’espérance. Mais il découvre vite ensuite que Giselle en son absence a trahi son serment de fidélité et s’est donnée à son meilleur ami, Heurtal. Devant les supplications de Giselle, Guercœur pardonne et part pour la ville retrouver son peuple. Mais ce dernier a lui aussi cédé aux manipulations d’Heurtal qui, loin de poursuivre l’œuvre bienfaisante et libératrice de son prédécesseur, s’est mué en tyran. Les quelques fidèles de Guercœur sont balayés par les partisans d’Heurtal au cours d’une émeute et Guercœur est tué.
Au troisième acte, revenu au Ciel et soutenu par Souffrance, l’Ombre de Guercœur est accueillie par Vérité qui compatit à ses maux et lui apporte la Paix. Dans une émouvante et grandiose prophétie, Vérité révèle à Guercœur le lointain avenir où l’amour, la tolérance et la justice régneront sur le monde.