
© Vincent Pontet
Compositeur(s)
Georg Friedrich Haendel
Librettiste(s)
Thomas Morell
Date de création
1749
Nombre d'actes
3 actes
Langue
Anglais
Synopsis
Theodora
Au IVème siècle à Antioche, les chrétiens subissent la persécution des romains. En particulier, la noble Theodora, récemment convertie, est vouée au martyr. Le centurion Didyme, également converti, décide de se sacrifier pour la sauver.
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Theodora au TCE ou Prendre le temps de dénoncer l'urgence. Un oratario dénué d'action par nature, trois heures de déclamation de sentiments, un propos religieux... Au premier abord, Theodora a de quoi en décourager plus d'un. Pas vraiment l'œuvre lyrique type à conseiller aux novices. Donnée pour la première fois à Paris hier soir, Theodora n'en est pas moins un bijou, une merveille. Au fil des actes, l'envoûtement opère, la sublime musique d'Haendel nous captive (certains airs de Théodora comptent parmi les plus beaux jamais écrits), nous ouvre, et nous recevons en plein coeur son testament. La portée de son message atteint une puissance rare. Assister à une représentation de Theodora s'avère finalement prendre le temps de revenir à l'essentiel, à nos valeurs profondes, à ce qui fait notre identité même. Theodora prend le temps de nous arracher à notre course perpétuelle contre la montre et à notre besoin d'accomplir toujours plus de tâches en même temps pour nous recentrer et dénoncer l'urgence de combattre l'intélorance qui sévit malheureusement toujours autant. Un tour de force comme l'Art seul a le secret. Merci à Stephen Langridge pour cette mise en scène habile. Ses merveilleux tableaux sont habillés d'une lumière remarquable. Mille bravos aux époustouflants et généreux Kathrin Watson (Theodora) et Kresimir Spicer (Septime). Philippe Jaroussky est un Dydime exceptionnel. Ses duos avec Theodora sont d'une beauté rarissime (frissons garantis!). Que d'émotions transmises grâce à l'incroyable travail de William Christie, de son orchestre et de ses choeurs, Les Arts Florissants, grands spécialistes de ce répertoire.
Un magnifique opéra donné dans l’élégant théâtre des Champs Elysées, aux dimensions et à l’acoustique parfaites
Les chants de Theodora nous font quitter nos sièges pour nous élever jusqu’aux cieux ; les chœurs nous transportent dans un monde tragique, aux déchirements tristement actuels.
L’orchestre, magistralement dirigé, nous donne le meilleur et nous ravit.
Le très attendu Philippe Jaroussky offre une prestation à l’éclat presque atténué en regard de ses partenaires éblouissants : Katherine Watson et de Kresimir Spicer. La mise en scène aux contrastes saisissants alterne entre dépouillement et exubérance. Un tableau à tendance indécente fait rire une partie du public et embarrasse l’autre.
Nulle place dans cette interprétation au fade ou à l’insipide... beaucoup de tempérament. Si vous aimez Haendel courez-y, les chants vous accompagneront longtemps.