Les Troyens est l'événement du Festival Berlioz cette année, en raison des dimensions de cet ouvrage et de la renommée du chef invité, Sir John Eliot Gardiner.

L'œuvre est à ce point monumentale qu'elle est souvent divisée en deux parties (Berlioz lui-même n'entendit pas sa création en entier de son vivant). C'est également ainsi qu'elle se donne en ce moment chez Berlioz, dans son Festival à La Côte-Saint-André : hier soir mardi 22 août avait lieu La Prise de Troie et ce soir mercredi 23 Les Troyens à Carthage.

Deux soirées que devait diriger Gardiner, mais celui-ci a été remplacé à mi-chemin, par son assistant Dinis Sousa.

Cette information faisait dans un premier temps craindre pour la santé du chef octogénaire, a fortiori en ces temps de canicule (le mercure atteint allègrement les 36°C à La Côte-Saint-André), et cette production des Troyens doit ensuite se rendre avec cette même distribution à Salzbourg ce samedi 26 août, à Versailles mardi prochain, à Berlin vendredi 1er septembre et aux BBC Proms le 3. Or, selon le Telegraph, un porte-parole de la BBC aurait d’ores et déjà déclaré à ce sujet : “Nous prenons au sérieux toute allégation de comportement inapproprié et nous établissons actuellement les faits sur l'incident.”

En effet, les médias Slipped Disc ainsi que le Telegraph évoquent une violente réaction en coulisses (qui serait même allée au-delà des mots) de la part du chef, envers un chanteur qui aurait commis l’erreur de quitter la scène du mauvais côté.

Mise à jour : suite à cet incident, John Eliot Gardiner a fait paraître un communiqué dans lequel il exprime ses "profonds regrets" et, expliquant qu'il "ne se cherche aucune excuse", il s'"excuse sans réserve", comme il l'a fait "personnellement envers Will Thomas" (William Thomas, le chanteur basse victime de l'incident, interprète de Priam et de Narbal) pour lequel il affirme avoir "le plus grand respect". Le chef explique également qu'il est rentré au Royaume-Uni et qu'il se retire du reste de la tournée, tout en souhaitant un grand succès à Dinis Sousa et à tous les musiciens, avant de conclure "Je sais que la violence physique n'est jamais acceptable et que les musiciens doivent toujours se sentir en sécurité. Je demande votre patience et votre compréhension pendant que je prends le temps de réfléchir à mes actions."