Plácido Domingo cité dans une nouvelle affaire de mœurs, en Argentine
Les 7 et 10 avril dernier, qui correspondent à la dernière visite de Plácido Domingo au Teatro Colón de Buenos Aires, semblent déjà loin dans les esprits. Localement très médiatisée, cette visite n’avait pas vraiment remis sur le devant de la scène les accusations d’abus sexuel contre le chanteur et chef d’orchestre, qui l'ont pourtant d'abord privé de la Direction du Los Angeles Opéra et de nombreux engagements. Les salles de concerts se divisaient alors en deux catégories : celles s'appuyant sur des enquêtes et décisions internes pour fermer les portes au chanteur devenu baryton et celles s'appuyant sur l'absence de condamnation judiciaire, pour maintenir à l'affiche le plus adulé des ténors espagnols vivants (malgré tous les dégâts pour son image). Depuis, d'autres lieux de concerts ont progressivement ré-invité le chanteur, les polémiques allant decrescendo ma non morendo.
Lire notre compte-rendu du récital de Placido Domingo à Versailles ou celui d'I due Foscari à la Salle Gaveau
Mais une nouvelle affaire, et des plus sordides, vient raviver la braise des polémiques autour de l'artiste : selon des révélations du canal télévisé privé argentin América, le démantèlement d’une secte, l’« École de yoga de Buenos Aires », dans le quartier de Villa Crespo de la capitale argentine, aurait mis en évidence l’existence d’un réseau criminel international s’adonnant notamment à la traite des femmes et à la prostitution (50 perquisitions et 24 arrestations ont déjà eu lieu). Or, des enregistrements obtenus sur écoutes judiciaires, en possession du juge fédéral Ariel Lijo qui mène l’enquête, mettraient en évidence des liens entre cette « secte de l’horreur » et le chanteur espagnol. Trois de ces écoutes ont fuité dans la presse argentine, semblant montrer que le Maestro a eu recours aux services de cette organisation. Dans l'une d'elles, rapportée par le journal argentin La Nación, le chanteur explique ainsi comment s'y prendre pour le rejoindre dans sa chambre sans se faire remarquer de son équipe.
[Mise à jour du 21/08] Selon nos confrères d'ABC News, une source judiciaire s'exprimant anonymement aurait depuis précisé que Placido Domingo n'était aujourd'hui accusé d'aucun crime, le recours à la prostitution n'étant pas illégal en Argentine.
[Mise à jour du 25/08] Interrogé par TV Azteca à l'occasion d'un récital marquant son retour au Mexique, Placido Domingo n'a pas remis en cause la présence de sa voix sur les enregistrements en question, mais l'artiste explique qu'il considérait ses interlocuteurs d'alors comme des amis et des musiciens, qu'il a invités à travailler une fois. Selon ses dires, preuve a été faite que "No hay nada" : il n'y a rien.
???? #URGENTE | Plácido Domingo aparece en las escuchas de la secta ???? ???? Horror en la secta disfrazada de "escuela de yoga". Cc @AmericaNoticias pic.twitter.com/kqcZRijEaK
— América TV (@AmericaTV) August 15, 2022