Rêve d'évasion
La Traviata de Verdi met en scène Alfredo
Germont, éperdument amoureux de Violetta Valéry, une
courtisane très prisée de Paris. Le père d’Alfredo et la maladie de
Violetta mettent toutefois un terme à cette union qui défie les conventions
sociales.
Le surnom de la traviata, littéralement « la dévoyée » (du verbe « traviare » qui signifie « détourner du droit chemin ») apparaît dans la bouche même de Violetta, dans son ultime air, déchirant (« Addio del passato », acte III), les effets musicaux soulignant sa plainte d’avoir tant souffert de l’exclusion sociale, de l’impossibilité de vivre son amour, et de la maladie, qui est présente dès le début de l’opéra, mais aussi de son sacrifice et de sa résignation. À cet égard, Giorgio Germont représente la société qui l’a exclue par ses préjugés. Certes, le père d’Alfredo s’en repend, mais une fois qu’il est trop tard, après avoir accepté trop longtemps de sacrifier la jeune femme.
Dans cet air émouvant, extrait de l’Acte III et interprété par Renée Fleming et Joseph Calleja, Alfredo Germont et Violetta évoquent leurs projets et leurs rêves (« Parigi, o cara »), malgré la dégradation progressive de l’état de santé de cette dernière.
Retrouvez les précédents épisodes de notre série consacrée aux grands duos à l’opéra :
1. Revendiquer sa liberté
2. Grâce baroque