Le 14 avril 1957, le rideau de La Scala de Milan s’ouvre sur une résurrection, celle d’Anna Bolena opéra de Gaetano Donizetti créé en 1830 par une interprète demeurée mythique, Giuditta Pasta (et repris le 30 décembre 1947 avec Sara Scuderi à Barcelone pour les 100 ans du Liceu inauguré par cet opus).

Maria Callas fait renaître avec toute la ferveur possible cette héroïne tragique dans une mise en scène de Luchino Visconti et sous la baguette de Gianandrea Gavazzeni, éminent spécialiste de Donizetti. Le plateau vocal réuni autour de Callas apparaît magnifique avec son amie Giulietta Simionato dans le rôle de Giovanna Seymour et le ténor Gianni Raimondi en Percy. Ces représentations d’Anna Bolena inaugurent ce que l’on a nommé "La Donizetti-Renaissance" permettant une exploration en profondeur des multiples ouvrages du compositeur ces dernières décennies avec notamment Leyla Gencer, Montserrat Caballé ou Beverly Sills, et plus près de nous, Marina Rebeka ou Anna Netrebko. Maria Callas dévoile dans ce rôle toutes les capacités expressives possibles, un éventail de couleurs encore plus nourri et cette urgence inédite qui transcende ce personnage à la réputation sulfureuse. Fort heureusement, un enregistrement de ces représentations de 1957 demeure et permet de mesurer d’apprécier l’art de Callas à son zénith. Elle reprendra le rôle avec ce même casting à La Scala l’année suivante.  

Rendez-vous demain et chaque jour de la semaine jusqu'au 2 décembre 2023 pour un nouvel épisode de cette série signée José Pons.