L'Iliade à l'Opéra : Iphigénie en Aulide
L'armée grecque est réunie et prête à embarquer depuis le port d'Aulide pour se rendre à Troie, mais les vents sont contraires. Le roi Agamemnon accepte alors le sacrifice ultime, celui d'immoler sa propre fille Iphigénie : un sujet terrible que reprend le compositeur Christoph Willibald Gluck sur un livret en français de François-Louis Gand Le Bland Du Roullet pour une tragédie lyrique en trois actes. Sacrifice, amour (Iphigénie est attiré en Aulide en raison de son amour pour Achille), Iphigénie en Aulide a tout pour plaire (à commencer par une ouverture très appréciée de Wagner) et pourtant l'œuvre reste éclipsée par Iphigénie en Tauride jusque tard au XXe siècle. Son regain de popularité est en partie dû à la version dont est extrait l'Air du Jour, avec l'Orchestre de l'Opéra de Lyon sous la baguette de John Eliot Gardiner.
La mezzo-soprano Anne Sofie von Otter chante ici la mère d'Iphigénie, Clytemnestre, qui, après avoir appris pourquoi Iphigénie est de retour au camp, et donc la volonté d'Agamemnon (« Par un père cruel ») de sacrifier Iphigénie à Diane, implore Achille de protéger sa fille. Dans cet opéra (les mythologies ayant certes de nombreuses variantes et versions différentes), la force d'Achille et le dévouement d'Iphigénie finissent par attendrir Diane qui réunit les amants. Dans d'autres versions, Iphigénie est transformée in extremis en animal (ou remplacée par quelqu'un d'autre) et se retrouve en Tauride : histoire à suivre dans notre prochain Air du Jour.
Quelles que soient les versions, cet épisode sonne le départ de la flotte armée grecque pour les rives de Troie : L'Iliade continue...
Rendez-vous demain pour notre prochain épisode sur L'Iliade et durant toute cette double série aller-retour avec aussi L'Odyssée