Vocabulaire italien d'opéra : Basso
Basso buffo o leggero : Fernando Corena
La basse comique est caractéristique des rôles de ce type, qui nécessitent une voix point trop massive et assez agile dans son mouvement. Elle trouve habituellement son emploi dans l'opéra bouffe italien.
Fernando Corena incarne le rôle bouffe de Don Pasquale, un célibataire septuagénaire, trépignant d'impatience dans sa demeure romaine, devant le retard de son convive. Arrive alors enfin le docteur Malatesta, qui lui annonce, par ruse, il lui a trouvé une épouse : une femme douée de toutes les qualités qui se trouve être sa propre sœur. Don Pasquale exulte et le presse de la lui présenter, certain que l'amour lui fera retrouver la jeunesse et imaginant ses enfants courir autour de lui ("Ah! Un foco insolito").
Basso-baritono : Albert Dohmen
Comme son nom le suggère, cette voix demeure entre les deux tessitures. Sa couleur sombre émerge de son registre grave fort et dominant. Les basses-baryton interprètent souvent le répertoire russe ou allemand, particulièrement wagnérien comme c'est le cas du chanteur allemand que l'on écoute dans L'Or du Rhin au Metropolitan Opera (rôle d'Alberich).
Dans les forges souterraines du Nibelheim, Wotan et Loge cherchent l'or qu'Alberich vola aux filles de Rhin. Loge le flatte mais met en doute le pouvoir réel de son heaume. Pour lui prouver sa puissance, Alberich se mue en un gigantesque serpent, puis reprend son apparence normale. Loge sous-entend alors qu’il lui semble plus facile de se changer en un être plus grand qu’en un être plus petit. Alberich remet alors son heaume pour apparaître en crapaud. Wotan et Loge en profitent pour se saisir de lui, voler son heaume et le ramener prisonnier, vers le grand air ("Was wollt ihr hier ?").
Basso-cantante : Nicolaj Ghiaurov
La basse chantante a une texture plus aiguë et légère que les basses-profondes, mais sa sonorité reste puissante et foncée.
Don Carlos de Verdi met en scène la basse chantante qu'est le Roi Philippe II : dans son cabinet (début de l'acte III), celui-ci médite sur la trahison de son fils Don Carlos et l’infidélité de sa femme Elizabeth de Valois ("Ella giammai m'amò!"Elle ne m'aima jamais). En voici l'interprétation d'une des plus grandes basses du XXe siècle (notamment dans le rôle de Boris Godounov), le chanteur bulgare Nicolaj Ghiaurov.
Basso profondo : Walter Berry
La basse-profonde est la voix charnue, épaisse et la plus grave qui soit, adaptée pour une variété des personnages : autant les figures distinguées que les personnalités risibles. Elle se distingue certes par sa puissance vocale, souvent employée pour les figures symbolisant l'autorité politique ou morale.
La basse autrichienne Walter Berry fit sa carrière principalement dans le répertoire germanophone, dont le rôle comique du Baron Ochs de l'opéra Le Chevalier à la rose de Richard Strauss. Ceci est un extrait de la fin du deuxième acte, où ce personnage chante et danse la valse. Il retrouve la bonne humeur après avoir été blessé au bras suite au duel avec Octavian qui souhaite épouser Sophie à sa place ("Da lieg' ich...Ohne mich, ohne mich...").