Carnaval, épisode IV : Rossini
La gloire du Carnaval vénitien se poursuit au XIXe siècle, se traduisant musicalement par Carnevale di Venezia. Cette mélodie très connue en son temps a été reprise par des nombreux compositeurs, dont la version vraisemblablement la plus célèbre est celle de Niccolò Paganini. Son origine remonte à Naples, d’une chanson nommée Oh cara mamma mia datant du début du même siècle. En 1821, Rossini décide de donner sa touche au « Carnaval de Venise » en composant une pièce pour un quatuor vocal (ou chœur mixte) et piano pour le carnaval de Rome. Le texte a été coécrit par le compositeur, son homologue Paganini, l’écrivain Massimo d’Azeglio et la chanteuse Caterina Lipparini. La chanson parle donc des carnavaliers déguisés en gueux aveugles qui traversaient la ville en chantant et demandant la charité.
Nous sommes aveugles et nés pour la charité dans la joie!
Chères et belles dames, par pitié.
Ne soyez pas avares et faites l’aumône
Nous qui sonnons les clochettes et secouons les gros bâtons
sur do ré mi fa sol la !
Nous demandons la charité.
Aidez-nous, mesdames.
Secourez les miséreux,
pauvres et affamés.
Acceptant tout !
Aidez-nous par charité,
Car le carnaval va mourir
Gioachino Rossini, Carnaval de Venise
Interprètes : Stuttgart Sudfunkchor (Chœur), Rupert Huber (direction), Roland Keller (piano)