Passionnantes parutions discographiques de Mai 2022
Deux passionnantes et très belles parutions lyriques discographiques viennent de paraître toutes deux aussi formidables l’une que l’autre.
==> Le Palazzetto Bru Zane vient de faire paraître son 32e (déjà ! ) livre/cds consacré cette fois-ci à Offenbach: Le Voyage dans la Lune. Edité,comme toujours, dans un beau livre à la couverture graphique magnifiquement élégante (on ne se lasse pas de l'inventivité constante de Valentin Iglesias, tout au long de cette collection ! ),enregistré à l’Opéra de Montpellier dans la foulée des représentations de l’énorme co-production de la Réunion des Théâtres lyriques nationaux et Bru Zane, dans la délicieuse mise en scène d’Olivier Fredj, dont j’avais fait le compte-rendu lors des représentations marseillaises, la distribution - presque identique d’ailleurs - est de premier ordre. Depuis le truculent Roi Vlan de Matthieu Lecroart et de son acolyte non moins croustillant Microscope, en passant par la délicieuse princesse de la Lune Fantasia à la très jolie voix, ainsi que le non moins croustillant Roi Cosmos Thibaud Desplantes et de son acolyte Cactus, on passe de bien beaux moments d’humour et de belle musique, sans oublier l’espiègle Prince Caprice de la bien chantante Violette Polchi.
Pierre Dumoussaud dirige les choeur et l’Orchestre National de Montpellier-Occitanie de belle manière.
Opéra-féérie, un peu à la manière de son Orphée aux Enfers, Offenbach fait aussi la part belle ici aux ballets. Ouvrage (trop) peu connu jusqu’alors, comme je le disais après la représentation de l’Opéra de Marseille, c’est une super réussite de plus à mettre à l’actif des éditions Bru Zane !
Diamétralement, dans son esthétique musicale, opposée, dans un beau coffret carton au graphisme superbe, c’ est la parution discographique cette semaine aussi, chez Da Capo, de la suite de leur cycle consacré aux opéras danois.
Après Kleopatra (1894) de August Enna - dont j’avais parlé ici voici déjà deux ans - après l’an passé la parution de Drot Og Marsk de Peter Heise, voici aujourd’hui …. Aladdin de C.F.E.Horneman (1840-1906). Cet ami intime de Grieg a composé cette belle oeuvre entre 1886 et 1902; la partition eut beaucoup de mal à s’imposer; pourtant les pages superbes ne manquent pas, loin s’en faut !
Un orchestre de dimensions wagnérienne est requis ainsi qu’un choeur pléthorique; et entre les pages virtuoses demandées à l’orchestre et les nombreuses interventions chorales d’une immense importance, on ne peut que sortir impressionné de ces trois heures d’écoute. Les solistes sont remarquables, à commencer par la délicatesse et très belle musicalité toute mozatienne du ténor Bror Magnus Todenes qui incarne un élégant et émouvant Aladdin, mais tous les solistes masculins comme féminins sont d’une grande musicalité.
Michaël Schönwandt dirige un Orchestre National Danois d’une grande plasticité et d’une beauté sonore à couper le souffle. Les Choeurs Danois n’ont rien à leur envier par leur puissance et leur précision pour une redoutable partition ! Musicalement on est souvent sur des sommets, mais devant une telle richesse musicale, plusieurs écoutes sont nécessaires pour en cerner tout le raffinement et la force.
Précipitez-vous sur ces deux enregistrements; vous ne le regretterez vraiment pas ! ==> Petit conseil d’ami: pour Aladdin, commencez donc par écouter l’air du Sultan au final de l’acte III (plage 10), d’une grande beauté, d’un lyrisme très émouvant à mi-chemin du Prince Igor et de …. Wagner (!)….
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