Argument
Acte I
A Florence, Guelfes (partisans de la papauté) et Gibelins (qui soutiennent le Saint-Empire) s’affrontent (« Malheur à vous dont l’audace »). Le poète Dante Alighieri, de retour après un long voyage, tente de réconcilier les deux camps (« Le ciel est si bleu sur Florence »). Il rencontre un vieil ami, Simeone Bardi, qui lui annonce son prochain mariage avec Béatrice Portinari (« Ah ! puisse la voix populaire »). Resté seul, Dante désespère : il est également amoureux de Béatrice (« Tout est fini pour moi sur la terre »).
De son côté, Béatrice ne peut se résoudre à épouser Bardi car elle aime Dante, bien qu’elle ne l’ait pas revu depuis longtemps : sa confidente Gemma tente de la réconforter (« Courage, Béatrice ; Celui que nous venons de prier »). Soudain, les cris de liesse résonnent dans la ville : Dante vient d’être élu Prieur. Bardi entre avec le nouvel homme fort de la cité, qui hésite cependant à accepter sa nomination. Mais Béatrice paraît devant lui, et l’encourage, pour être aimé du peuple et des cœurs cachés dans l’ombre : Dante accepte... pour être aimé (« Le peuple a rendu sa sentence »).
Acte II
Seul, Bardi s’inquiète : Guelfes et Gibelins, qui ont été bannis, ont fait appel à Charles de Valois pour démettre Dante. Il rumine par ailleurs les mots d’encouragement de Béatrice, dans lesquels il a décelé l’amour porté à Dante (« Nos généreux espoirs seraient-ils vains ? »). Gemma vient le trouver pour lui demander de renoncer à épouser Béatrice, sacrifice qu'elle consent elle-même : elle révèle à Bardi le secret amour qu'elle porte à Dante, mais qu'elle étouffe pour que ce dernier soit heureux. Mais Bardi refuse de pardonner l’amour coupable de sa fiancée et part chercher vengeance (« Gemma !... la chère Béatrice »). Cachée derrière une tapisserie, Béatrice, qui ignorait tout de la démarche de Gemma, décide de renoncer à son amour pour Dante afin de le sauver (« Comme un doux nid sous la ramée »). Mais lorsque ce dernier paraît et laisse éclater sa passion, elle ne peut résister (« C’est lui ! Seigneur, en ce cruel instant »). Soudain, des Guelfes et des Gibelins paraissent, avec Bardi à leur tête. Par la force des armes, ils forcent Béatrice à entrer au couvent et Dante à quitter la ville, proscrit (« Cher Gonfalonnier de justice »).
Acte III
Sur le Mont Pausilippe (près de Naples), un Vieillard appelle les paysans à rentrer chez eux (« Partons, enfants »), tandis que des écoliers viennent poser des fleurs sur la tombe de Virgil (« Ô maître, dont la gloire emplit »). Dante, désespéré, s’y incline, implorant Virgil de lui inspirer le poème idéal qui lui permettrait de retrouver la gloire et de reconquérir Béatrice (« Encore un jour qui tombe »). Alors qu’il s’endort, le poète lui apparaît en songe, et lui offre une vision de l’Enfer, où errent notamment Ugolin, Francesca et Paolo [dont s’inspire La Divine comédie de Dante], du paradis, puis de Béatrice qui lui promet leur union et un éternel amour (« Dante... C’est chose bien fragile »).
Acte IV
Alors que Dante se réveille émerveillé de son rêve, Bardi vient le trouver après avoir appris où il se trouvait par Gemma : rongé de remords, il promet de réunir le poète et Béatrice, obtenant le pardon de Dante (« Voici que l’aurore se lève »).
Dans son couvent de Naples, Béatrice est très diminuée, ce qui inquiète Gemma, venue la visiter (« Au milieu de vous, dans ce monastère »). Lasse de souffrir, Béatrice sent que sa mort est proche (« Ah ! que tu me fais mal »). Laissée seule, elle supplie le Seigneur de lui offrir un moment avec Dante avant de mourir (« De l’éternel sommeil »). Justement, Dante et Bardi s’approchent (« Ô l’ineffable et pure ivresse ») : les deux amants s’enivrent de leur amour mutuel (« Nous allons partir tous deux »). Mais leurs retrouvailles sont de courte durée : Béatrice expire dans les bras de Dante, qui jure de l’immortaliser par son art (« Le rêve était trop beau »).