Argument
Acte I
Ferrando et Guglielmo se disputent avec leur ami Don Alfonso qui a osé dire que leurs fiancées, les deux sœurs Dorabella et Fiordiligi, étaient susceptibles de leur être infidèles. Les deux jeunes hommes réclament une preuve (« La mia Dorabella capace non è »). Don Alfonso explique alors sa conception des choses : la femme fidèle est comme le phénix, personne ne l’a encore jamais vue (« È la fede delle femmine »). Les trois hommes conviennent alors d’un pari : les deux amants suivront à la lettre les instructions de Don Alfonso. S’il parvient à démontrer l’infidélité de leurs fiancées avant le lendemain, il gagnera 100 sequins, sinon c’est lui qui les devra. Cet accord égaie les trois amis (« Una bella serenata »).
Pendant ce temps, Dorabella et Fiordiligi vantent la beauté de leurs amants respectifs et proclament leur fidélité éternelle (« Ah, guarda, sorella »). Elles espèrent toutes deux un mariage prochain. Don Alfonso les rejoint alors, leur annonçant un grand malheur (« Vorrei dir, e cor non ho »). Les deux femmes imaginent le pire et Don Alfonso leur annonce que Ferrando et Guglielmo sont appelés à rejoindre l’armée sur le champ. Alors que ces derniers se présentent en habits de soldats, jouant pleinement leur rôle, leurs fiancées font montre de désespoir (« Sento, oddio »). Emus, ils cherchent alors à les rassurer (« Al fato dàn legge »). Alors qu’un chœur glorifie la vie militaire (« Bella vita militar »), Don Alfonso presse le départ des deux amants. Les couples se disent adieux sous le regard moqueur de Don Alfonso (« Di scrivermi ogni giorno »). Ce dernier réconforte tout de même les deux jeunes femmes en pleur (« Soave sia il vento »).
Dorabella et Fiordiligi tombent alors sur leur servante, Dorabella laissant parler son désespoir (« Smanie implacabili »). Despina peine pourtant à comprendre leur malheur : aucune femme n’est jamais morte d’amour. Elle leur conseille de prendre du bon temps, doutant d’ailleurs de la fidélité de leurs amants (« In uomini, in soldati »).
Arrivant, Don Alfonso, projette de soudoyer Despina, craignant qu’elle ne fasse échouer son plan. Il la paie ainsi pour introduire auprès de ses maîtresses deux galants qui les aiment. Il fait alors entrer Ferrando et Guglielmo déguisés, qui parviennent à tromper la servante sur leur identité. Les deux sœurs arrivent alors, reprochant à Despina d’avoir laissé entrer ainsi des hommes chez elles. Leur colère ravit leurs amants, soulagés par leur constance (« Alla bella Despinetta »). Don Alfonso explique alors qu’il s’agit de chers amis et leur recommande ces deux hommes amoureux d’elles à en mourir. Mais Fiordiligi les repousse (« Come scoglio »), malgré le beau discours de Guglielmo (« Non siate ritrosi »). Les deux femmes parties, leurs amants éclatent d’un rire joyeux, imaginant leur pari déjà gagné (« E voi ridete ? »). Ferrando imagine d'ailleurs déjà le doux moment d’amour qu’il passera le lendemain avec Dorabella (« Un’aura amorosa »). Aussitôt, Don Alfonso rejoint Despina qui l’assure de son soutien : elle obtiendra l’assentiment des deux sœurs (et l’or promis en cas de succès) avant le lendemain.
Dans leur jardin, Dorabella et Fiordiligi pleurent leurs amants, lorsque Ferrando et Guglielmo, toujours déguisés, surgissent promettant de se donner la mort plutôt que de subir le rejet des femmes qu’ils aiment : ils boivent un flacon que Don Alfonso identifie comme de l’arsenic. Les deux hommes s’écroulent. Alors que Don Alfonso et Despina courent chercher un docteur, les deux fiancées se laissent apitoyer et s’approchent de Ferrando et Guglielmo. Despina revient déguisée en docteur. Alors qu’elle apporte ses soins, elle demande aux deux demoiselles de l’aider en tenant la tête des mourants. Ceux-ci se réveillent et profitent de l’attendrissement de Dorabella et Fiordiligi pour reprendre leur cour, ce qui provoque la colère des deux femmes (finale, « Ah, che tutto in un momento »).
Acte II
Despina reproche à Dorabella et Fiordiligi leur refus de se laisser approcher. Sentant les deux jeunes femmes prêtes à céder, elle leur offre même de faire courir le bruit que les galants viennent pour elle, afin de préserver leur réputation. Elle leur détaille alors sa vision de la femme (« Una donna a quindici anni »). Restées seules, les deux sœurs décident de se laisser approcher, par simple coquetterie et tout en restant fidèles à leurs fiancés, et se répartissent les deux prétendants (« Prenderò quel brunettino »).
Justement, Ferrando et Guglielmo reparaissent, tentant maladroitement d’exprimer à nouveau leur amour (« Secondate, aurette amiche »). Don Alfonso et Despina prennent alors les choses en main afin d’engager les quatre jeunes gens à converser, avant de les laisser seul (« La mano a me date »). Alors qu’un silence pesant s’installe, les jeunes gens finissent par briser la glace, faisant deux couples pour se promener. Guglielmo parvient à faire accepter un collier en forme de cœur à Dorabella, plaignant déjà Ferrando dont la fiancée cède à ses avances (« Il core vi dono »). De son côté, Ferrando se fait repousser par Fiordiligi (« Ah, lo veggio ») et s’en va, laissant cette dernière pleine de remords d’avoir manqué à son devoir envers Guglielmo (« Per pietà, ben moi »).
Ferrando court annoncer la bonne nouvelle à Guglielmo : sa fiancée lui est fidèle. Mais il tombe de haut lorsque ce dernier lui raconte son entrevue avec Dorabella. Guglielmo ne peut que compatir (« Donne mie, la fate a tanti a tanti »), sans parvenir à consoler son ami (« Tradito, schernito »). Lorsque Don Alfonso paraît, Guglielmo lui demande sa part des 100 sequins. Mais ce dernier refuse, jurant de prouver l’inconstance de Fiordiligi comme il a prouvé celle de Dorabella.
A sa sœur, Fiodiligi avoue avoir été séduite par Ferrando (déguisé), bien qu'elle l'ait repoussé. Celle-ci la déculpabilise en lui avouant également sa faiblesse pour Guglielmo. Après tout, elle y voit l’occasion d’obtenir le mariage tant attendu (« È amore un ladroncello »). Loin d’être convaincue, Fiordiligi décide de revêtir l’habit militaire pour rejoindre son homme sur le champ de bataille. Mais elle est rejointe par Ferrando et finit par lui céder (« Fra gli amplessi »). Don Alfonso calme les ardeurs des amants trahis et leur propose d’épouser leurs belles malgré leur manque de constance. Après tout, elles sont toutes ainsi (« Tutti accusan le donne ») !
Despina s’active alors pour préparer les noces. Les deux couples s’approchent, accueillis par la foule. Despina entre alors, déguisée en notaire et les quatre jeunes gens signent leur contrat de mariage. Mais à ce moment, des chants annoncent le retour des soldats : les deux jeunes filles sont glacées d’effroi, cachant leurs nouveaux maris. Ferrando et Guglielmo reviennent alors dans leurs vêtements de soldats, et feignent de découvrir le notaire et le contrat de mariage. Les deux femmes se répandent en excuses, avant que leurs amants ne dévoilent la supercherie. Les deux couples se reforment dans un pardon général, car mieux vaut toujours prendre la vie du bon côté (finale, « Fate presto, o cari amici ») !