Argument
Acte I
A l’hôtel des Mousquetaires gris, en Touraine, se côtoient bourgeois, marchandes et mousquetaires dans une joyeuse ambiance (« Sans nous chercher querelle »). Ces derniers tendent cependant à imposer leur volonté aux bourgeois craintifs (« Que ces mousquetaires sont audacieux ! »). Survient Simone, la servante, qui ramène le calme et chante une ode aux mousquetaires (« S’il est un joli régiment »), prenant plaisir à narguer les bourgeois. Elle annonce à tous l’arrivée prochaine du Comte de Pontcourlay, cousin et bras droit du Cardinal de Richelieu. Ce dernier craint d’être visé par une conspiration et envoie donc son émissaire préparer le terrain. Le Comte entend visiter au passage ses deux nièces au couvent des Ursulines de Vouvray.
Survient alors l’abbé Bridaine (« Eh ! Oui c’est moi l’abbé Bridaine »), qui s’enquiert d’un officier, Narcisse de Brissac. Ce dernier l’informe de l’état dépressif de Gontran de Solanges, un autre mousquetaire auquel l’abbé est attaché : en effet, ce dernier est malade d’amour (« Pour faire un brave mousquetaire »). Mais Gontran garde le silence et les deux hommes ne parviennent pas à le confesser (« Parle, explique-toi ! »). Bridaine finit toutefois par deviner quel est l’objet de son amour : Marie, l’une des nièces du Comte de Pontcoulay, inaccessible à un simple soldat. Gontran demande pourtant à Bridaine, qui en tant qu’abbé peut pénétrer dans le couvent, de transmettre une lettre à sa belle afin de savoir si son amour est partagé.
Un bal doit être donné le soir même à l’auberge (« Quel plaisir ! C’est à la brune que se donne le signal »), mais il est interrompu par l’arrivée du Comte de Pontcourlay (« Quel ennui ! Devant lui faut-il que la fête cesse ? »). Ce dernier demande à Bridaine de se rendre au couvent des Ursulines pour annoncer à ses deux nièces, Marie et Louise, que le Cardinal ordonne qu’elles prennent le voile sous deux jours. Il sera pour cela accompagné de deux moines errants bénéficiant de son hospitalité pour la nuit.
Le Comte parti, Brissac et Gontran profitent de l’assoupissement des moines pour voler leurs tenues, tandis que la fête reprend de plus belle. Cinq mousquetaires sont désignés pour empêcher les vrais moines de sortir de leur chambre (« Le gouverneur nous fit largesse »).
Acte II
Au couvent des Ursulines de Vouvray, les pensionnaires sont en pleine dictée (« Il faut mes sœurs qu’on rivalise ») lorsque la Mère supérieure annonce l’arrivée de deux moines qui les confesseront. En attendant, chacune est appelée à faire son examen de conscience par écrit. Si Marie prend l’exercice consciencieusement, avouant aimer un mousquetaire, sa sœur Louise, plus turbulente, incite ses congénères à s’en amuser (« Que dîtes-vous de mon idée »).
Arrivent alors Gontran et Narcisse déguisés en prêtres. Aussitôt, le premier approche Marie tandis que le second s’intéresse à Louise (« Je voudrais qu’en approchant sans crainte »). Alors que les pensionnaires vont déjeuner, les deux mousquetaires découvrent l’examen de conscience de Marie, qui assure Gontran de son amour.
Arrive alors l’abbé Bridaine, aussitôt questionné par Louise que les cachotteries de sa sœur intriguent (« Curieuse ! Ah ! vraiment »). Une fois seul avec Marie, il la convainc d’écrire une lettre repoussant Gontran, afin que celui-ci ne se compromette pas en l’enlevant. Lorsque le mousquetaire prend connaissance de la lettre, il est effondré (« Il serait vrai… ce fut un songe »). Narcisse, de son côté revient égayé par le repas arrosé que lui ont offert les sœurs. Emporté et inarrêtable, il prêche alors l’Amour devant un parterre scandalisé (« De la cloche qui nous appelle »).
Acte III
Dans la cours du couvent, l’abbé Bridaine s’inquiète d’entendre des mousquetaires rôder dehors (« Sous les grands murs du vieux couvent »). Gontran a en fait mandé des officiers afin d’organiser l’évasion des jeunes filles. Les pensionnaires apparaissent alors pour la récréation (« Deux à deux, posément »). Narcisse en profite pour approcher Louise, mais leur conversation est rapidement interrompue.
Arrive Simone, la servante de l’auberge, qui souhaite savoir ce qu’elle doit faire des deux moines ligotés retrouvés dans leur chambre. Narcisse et Gontran promettent de les libérer dès qu’ils seront hors du couvent, et feignent d’ailleurs de se préparer à le quitter, tout en demandant à Simone d’apporter un mot à Marie. Lorsque la servante revient, elle confirme à Gontran que Marie a reçu son message (« On se rendait à la chapelle »). Et en effet, Marie ne tarde pas à rejoindre Gontran. Les deux amants décident de fuir ensemble (« Il faut fuir, le danger nous presse »). Narcisse, mis au courant, se prépare à les accompagner. Il accepte par ailleurs (avec joie) d’enlever aussi Louise, qui a surpris la conversation et ne veut pas être laissée derrière. Simone fournit l’échelle devant permettre l’évasion des quatre amants (« Prenons l’échelle, façon nouvelle »), mais la fuite est empêchée par l’arrivée de Bridaine, précédant de peu celle du Comte de Pontcourlay.
Ce dernier est à la recherche des deux moines, accusés d’avoir fomenté un complot contre le cardinal. Gontran et Narcisse paraissent alors en habit de mousquetaire et annoncent avoir arrêté les deux conspirateurs. En récompense, le Comte accorde la main de ses nièces aux deux mousquetaires : Bridaine les mariera dès le lendemain. Aussitôt, Simone invite l’assemblée avec venir festoyer à l’auberge (« Dans le village on dansera ») !