Argument
Prologue
Hébé, déesse de la jeunesse, de la vitalité et de la vigueur, rassemble de jeunes français, espagnols, italiens et polonais (« Vous, qui d'Hébé suivez les lois ») et les exhorte à goûter aux plaisirs amoureux, en en gardant le mystère (« Amants sûrs de plaire »).
Mais Bellone, dieu de la guerre, paraît et invite les jeunes à plutôt devenir guerriers (« La Gloire vous appelle: écoutez ses trompettes ! »). Les jeunes quittent donc Hébé et son insouciance pour suivre Bellone. Hébé en appelle alors à l'Amour. Celui-ci décide d'abandonner l'Europe, qui l'abandonne, pour décocher ses flèches dans des terres plus éloignées, au-delà des océans (« Traversez les plus vastes mers »).
Première entrée
En Turquie, dans les jardins d'Osman Pacha, au bord de la mer, Emilie se tient prostrée et solitaire. Elle a été enlevée par des pirates et revendue au Pacha Osman (« Apprenez mon destin rigoureux »). Elle repousse ses élans amoureux, étant fiancée à Valère dont elle redoute le sort. Osman s'en va courroucé, alors qu'un violent orage éclate (« La nuit couvre les cieux ! »). Un bateau fait naufrage et ses occupants sont capturés par les hommes du Pacha (« Que ces cris agitent mes sens ! »). Parmi eux, Valère. Les deux fiancés se retrouvent. Emilie apprend à Valère sa situation, quand ils sont surpris par Osman. Ils craignent alors sa vengeance, mais contre toute attente, Osman rend à Valère sa fiancée et sa liberté. Par le passé, il fut en effet l'esclave de Valère qui lui avait fait don de la liberté. Osman indique qu'un navire est affrété, empli de présents. Valère et ses matelots sont libres de partir (« Volez, Zéphyrs, tendres amants de Flore ! »). Les deux amants embarquent (« Hâtez-vous de vous embarquer », « Partez! On languit sur le ravage »).
Deuxième entrée
Au Pérou, Phani, une inca, confit son amour à Carlos, un officier espagnol, qui la presse de s'unir à lui. Elle accepte de l'épouser mais l'enjoint de se méfier : les incas se rassembleront bientôt en nombre pour la grande fête du Soleil et la vue d'un envahisseur pourrait exciter leur ardeur.
De son côté, Huascar, le grand prêtre du Soleil, amoureux, cherche à convaincre Phani que les dieux exigent que tous deux se marient (« Obéissons sans balancer »). Mais Phani le démasque. Huascar lui annonce alors être au courant de sa liaison avec Carlos, l'envahisseur dont l'or est le seul dieu.
La fête du Soleil débute alors par une invocation de Huascar (« Soleil, on a détruit tes superbes asiles ») à laquelle l'assemblée répond par un chant à la gloire du dieu Soleil (« Brillant soleil, jamais nos yeux, dans ta carrier »). Huascar poursuit la cérémonie par une nouvelle prière reprise par l'assemblée (« Clair flambeau du monde »). Enfin, il évoque l'amour, favorisé par les rayons charmeurs du Soleil (« Permettez, astre du jour »). Soudain, la cérémonie est interrompue par un tremblement de terre, du à l'éruption d'un volcan voisin (« Dans les abîmes de la terre »).
Huascar explique alors que la catastrophe a été provoquée par les dieux courroucés par le refus de Phani d'obéir à leurs vœux. Mais Carlos apparaît et révèle la supercherie : Huascar a fait jeter des pierres dans le volcan afin de le réveiller. Carlos promet un châtiment exemplaire pour les incas complices. Les deux amants se retrouvent alors que Huascar enrage (« Pour jamais, l'amour nous engage »). Ce dernier réclame la mort aux dieux (« La flamme se rallume encore ») qui la lui accordent, sous les flots de rochers volcaniques.
Troisième entrée
En Perse, Tacmas, un prince, est déguisé en marchande. Il rencontre son favori, Ali, à qui il se découvre. Il lui explique être amoureux de son esclave, Zaïre. Ali lui confit en retour être lui-même amoureux d'une esclave, Fatime, détenue, elle, par Tacmas. Tacmas révèle être déguiser afin de sonder Zaïre au cours de la fête des Fleurs qui doit avoir lieu.
Tacmas se cache afin d'observer Zaïre. Celle-ci confie son amour malheureux, ce qui éveille la jalousie du Prince. Tacmas déguisé propose alors à la jeune esclave de l'aider et l'engage à se confier (« Quoi ! Zaïre Ose Aimer ! »). Alors qu'il lui montre son propre portrait, Zaïre semble en être courroucé.
Entre alors Fatime, travesti en esclave polonais. Tacmas l'imagine être son rival et le fait parler. Se méprenant sur les craintes de celle-ci, il la pense jaloux d'Ali, dont Zaïre serait amoureuse. Il se révèle alors pour punir son rival et les protagonistes se reconnaissent. Zaïre, qui révèle avoir du sang royal, est en fait éprise de Tacmas : la vue de son portrait l'a ainsi troublée. De son côté, Fatime soupire pour Ali : les deux hommes échangent leurs esclaves et peuvent fêter leur union (« Ah ! Seigneur, quel moment ! »).
Autour d'eux, la fête des Fleurs est annoncée (« On vient ... Voyez les jeux »). Une procession d'odalisques (esclaves des harems) paraît, accompagnée de chants (« Triomphez, agréables fleurs ! »).
Quatrième entrée
Adario, chef de guerre indien des forêts américaines, vient d'être défait par les armées franco-espagnoles, qui offrent la paix. Sa préoccupation vient cependant de la cour que prodiguent les chefs victorieux, le français Damon et l'espagnol Don Alvar, à Zima, la femme qu'il aime. Il se cache alors pour observer ses deux rivaux, dont le premier, Damon, fait l'éloge de l'amour volage, quand le second, Alvar, met en avant sa constance (« Nous suivons sur nos bord l'innocente nature »). Zima déclare ne vouloir ni d'un amant volage, ni de la tyrannie d'un mari jaloux. C'est ainsi qu'elle choisit de se donner à Adario.
Les deux amants peuvent alors célébrer leur hymen (« Hymen, viens nous unir d'une chaîne éternelle »), glorifiant leur forêt bienfaitrice (« Forêts paisibles ») et le plaisir (« Régnez, plaisirs et jeux »).