Argument
Acte I
En 1532, le nouvel ambassadeur d’Espagne en Angleterre, Don Gomez, confie au Duc de Norfolk avoir accepté son poste par amour pour Anne de Boleyn : il se dit sûr que cet amour est réciproque, malgré l’intérêt que le Roi Henry VIII porte à la jeune femme (« La beauté que je sers »). Norfolk le met en garde contre le tempérament du Roi, dont le favori, Buckingham, vient d’être condamné à mort. Non loin, quatre seigneurs devisent sur cette sordide décision (« Si vous connaissiez notre roi »). Henry VIII paraît et accueille Don Gomez (« Salut à notre noble maître »). Au Comte de Surrey qui lui annonce que le Pape est hostile à son secret projet de remariage, Henry VIII répond qu’il le soumettra (« Qui donc commande quand il aime ? »). Il annonce à la Reine Catherine la nomination d’Anne de Boleyn comme Dame d’Honneur. Mais, s’emportant lorsque sa femme lui demande la grâce de Buckingham, il lui révèle son projet de la répudier : étant la veuve de son frère et ne lui ayant pas conçu de descendant, il considère leur union comme maudit (« De Buckingham je sais le sort terrible »). Anne de Boleyn paraît : Henry VIII la présente à la cour comme Dame d’Honneur de la Reine et la fait Marquise de Pembroke (« Don Gomez, juste ciel »). Alors que les chants lointains accompagnent l’exécution de Buckingham, le Roi déclare sa flamme à Anne de Boleyn : Catherine et Don Gomez sont pris d’effroi (« Sire, c'est vraiment me combler »).
Acte II
Dans les jardins de Richmond, des enfants jouent (« Joyeux enfants qui ne savez encore »), tandis que Don Gomez redoute d’être trahi par Anne de Boleyn (« Norfolk avait dit vrai ! »). De son côté, Anne de Boleyn est comblée des honneurs des femmes de la cour (« Noble dame, pour vous plaire »). Don Gomez l’aborde : Anne de Boleyn lui renouvelle ses serments (« Elle vient : de quel front »). Mais leur entretien est surpris par Henry VIII, qui déclare de nouveau sa flamme à Anne de Boleyn, celle-ci se refusant toutefois à lui en tant que maîtresse : sa promesse d’en faire sa femme grise toutefois la jeune femme (« Chère Anne que j'implore »), qui se voit déjà reine (« Reine ! je serai reine ! »). Mais Catherine la confronte, la maudit et lui rappelle l’infamie frappant déjà sa sœur (Mary, qui fut maîtresse de François I en France puis d’Henry VIII en Angleterre) : Anne de Boleyn promet de se venger (« Pauvre fille ! Que Dieu t'arrête »). Henry, reparaissant, annonce à sa femme sa répudiation prochaine et dédaigne le Cardinal Campeggio, Légat du Pape venu annoncer que l’Eglise refuse d’annuler son mariage (« Eh ! quoi, madame, vous ici ? »).
Acte III
De nouveau, Henry VIII refuse d’entendre le Légat du Pape, négligeant l’autorité de ce dernier (« Ah, ce pouvoir ce Rome »). Il s’apprête à recevoir Anne de Boleyn (« Comprendra-t-elle enfin ») : celle-ci le presse de renoncer à leur hymen pour ne pas risquer son trône. Furieux, Henry VIII la soupçonne de concevoir un autre amour : Anne s’abandonne à lui (« Ah, la voici… Qu’elle est belle »). Le Légat du Pape finit par imposer sa présence : Henry VIII le menace d’un schisme si le Pape ne ratifie pas l’annulation de son mariage (« Ô Roi, pardonnez à mon zèle »). Le Cardinal se montre inquiet des conséquences de cette décision pour le peuple innocent (« Fatal orgueil des rois »).
Au Parlement, L’Archevêque de Canterbury introduit le synode qui doit se prononcer sur l’annulation du mariage royal (« Toi qui veilles sur l'Angleterre »). Catherine supplie son mari d’avoir pitié d’elle (« A ta bonté souveraine »). Don Gomez tente de la défendre en évoquant un risque de guerre avec l’Espagne dont Catherine est Infante, mais cela soude finalement les Anglais derrière leur roi (« Messieurs, la cause est entendue »). Alors que le synode annule le contrat de mariage, le Légat du Pape tente à son tour de s’interposer. Mais Henry VIII prononce le schisme avec Rome, et fonde une église nouvelle dont il prend la tête (« La Cour va prononcer »).
Acte IV
Trois ans plus tard, chez Anne de Boleyn, Norfolk et Surray devisent sur la sombre humeur du Roi, qui délaisse sa nouvelle femme mais s’inquiète de la santé de Catherine (« Bravo ! du divertissement »). Survient Don Gomez : pressé de questions par Anne de Boleyn, inquiète, il lui jure avoir brûlé toutes ses compromettantes, mais lui indique que Catherine a conservé une (« Monsieur l'ambassadeur d'Espagne ! »). Henry VIII surprend leur entretien et doute de la sincérité de sa nouvelle épouse. Don Gomez lui livre un message de Catherine : malade et proche de la mort, elle lui conserve toute sa fidélité. Henry VIII décide d’aller la voir, comptant sur le désir de vengeance de Catherine pour connaître la vérité sur la fidélité d’Anne de Boleyn (« Ô mon roi ! »).
Seule dans sa résidence de Kimbolt où elle passe ses jours, captive, Catherine pense à son Espagne natale (« Je ne te reverrai jamais »). Anne de Boleyn se présente à elle pour récupérer la lettre pouvant causer sa perte, mais Catherine refuse de lui pardonner (« Entrez, vous qui souffrez sans doute »). Henry VIII arrive et tente de flatter Catherine et d’attiser sa jalousie afin qu’elle livre la preuve de la culpabilité d’Anne de Boleyn. Mais Catherine jette la lettre au feu et meurt. Furieux, Henry promet la hache à ceux qui l’auraient trahi (« Reine, votre silence est doux à mon amour »).
Lire ici l’argument d’Anna Bolena de Donizetti pour connaître le destin tragique d’Anne de Boleyn