Prologue

Un conteur ayant été aveugle une partie de sa vie, a dû développer son imaginaire. Il entreprend de raconter une histoire démontrant l’importance de ne rien dire qui ne soit vérité.

Acte I

Un vieil homme seul et sans enfant, qui n’a pour compagnie qu’un arbre avec lequel il converse, voit un jour ce seul ami frappé par la foudre. Il fabrique avec le bois de cet arbre une créature à l’apparence humaine, afin de lui tenir compagnie. Durant ce long travail, il entend résonner des voix, comme si le morceau de bois qu’il manie était vivant. Le pantin fabriquer se met même à se mouvoir et à lui donner des ordres, montrant un caractère tyrannique. Son concepteur décide de l’envoyer à l’école, malgré les réticences de la marionnette qui voudrait gagner de l’argent en s’amusant. Le Père vend son manteau pour lui payer un livre.

Sur le chemin de l’école, la marionnette rencontre deux escrocs, qui lui déconseillent d'aller étudier. Ils lui recommandent d’entrer plutôt dans le cabaret qu’ils surveillent : la marionnette leur achète son billet contre le livre chèrement acquis par son père. Une bonne Fée la met pourtant en garde.

A l’intérieur, la marionnette admire le spectacle d’une chanteuse. Ne pouvant résister à l’envie de monter la rejoindre sur scène, il provoque un esclandre. Le Directeur du cabaret, un homme pourtant très violent, se laisse attendrir par les histoires du pantin, et lui offre de l’argent pour qu’il mange à sa faim avec son père. Mais il lui conseille de rentrer chez lui sans s’arrêter afin de ne pas se le faire voler. Mais à la sortie sur cabaret, le pantin retrouve les deux escrocs qui lui font croire qu’ils connaissent un terrain où l’argent enterré fait pousser des arbres à billets, permettant de multiplier sa fortune. Enthousiaste, le pantin les suit et plante son argent dans le jardin des miracles. Mais lorsqu’il y revient le lendemain, l’arbre magique n’a pas poussé et l'argent n'est plus enterré.

Comprenant la ruse dont il a été l’objet, le pantin se rend au tribunal pour dénoncer les escrocs. Mais le Juge l’y condamne à dix mois de prison.

Acte II

En prison, le temps passe lentement pour le petit pantin, mais il est finalement libéré. Seul et démuni, il rencontre dans la nuit noire trois meurtriers qui se proposent de l’égorger. Ces derniers affirment cependant avoir pitié de la pauvreté. Mais la marionnette raconte appartenir à une riche famille. La bonne fée déjà croisée devant le cabaret cherche pourtant une nouvelle fois à le dissuader de mentir. Les assassins remplissent leur office et pendent le pantin. Heureusement, étant constitué de bois, il n’est pas tué par ce procédé.

La bonne Fée le recueille et l’appelle par son prénom : Pinocchio. Alors que la marionnette se plaint de son sort, la Fée lui fait remarquer que rien ne lui serait arrivé s’il était allé à l’école comme il l’avait promis à son père. L’enfant de bois ne cessant de mentir, elle lui jette un sort : son nez s’agrandira chaque fois qu’il mentira. Déjà, Pinocchio se montre plus raisonnable. La Fée promet alors de le transformer en vrai petit garçon s’il va à l’école.

Acte III

En classe le Professeur dispute un Mauvais élève et congratule Pinocchio pour la qualité de ses devoirs. Tandis que le Mauvais élève entraîne la classe dans ses bêtises, seul Pinocchio résiste et reste sage. Pour le récompenser, la Fée lui annonce qu’elle organisera sous peu sa fête de transformation : Pinocchio va enfin devenir un vrai petit garçon. Il invite ses copains à la fête, mais ne trouve pas le Mauvais élève qu’il voudrait pourtant inviter également. Il le trouve finalement près d’une route, attendant un camion qui doit l’emmener au Pays de la Vraie Vie, où l’on s’amuse toute la journée. Tenté, Pinocchio décide de l’y suivre.

Là-bas, en effet, Pinocchio et le Mauvais élève s’amusent tant et plus. Mais un matin, ils se réveillent avec des oreilles d’âne : leur transformation est le prix de leur séjour dans cet endroit miraculeux. Une fois la transformation achevée, il est vendu comme une bête à un Directeur de cirque.

Ce dernier le dresse pour intégrer un numéro d’âne savant à ses spectacles. Mais le soir de la première représentation, Pinocchio refuse de rentrer en piste. Pour le corriger, le Directeur du cirque le fait trotter une nuit entière autour de la piste, jusqu’à ce que l’âne s’écroule d’épuisement et se blesse. Un animal blessé étant inutile dans un cirque, il est vendu à un artisan souhaitant utiliser sa peau pour en faire des tambours.

Ce dernier entreprend de le noyer pour le tuer sans abîmer son pelage. Mais une fois dans l’eau, Pinocchio retrouve son apparence de pantin : il peut alors se défaire de ses liens et s’accrocher à un objet flottant. Dérivant, il voit la mer s’obscurcir, quand il se fait avaler par une gigantesque baleine. Au fond du ventre du cétacé, il aperçoit une lumière : son père avait été avalé voici bien longtemps déjà. Bien que son père ne souhaite pas quitter ce ventre où il se sent au calme et bien nourrit, le pantin échafaude un plan pour les en faire sortir : constatant que le son de sa voix agace la bête, il ne s’arrête plus de parler jusqu’à ce que celle-ci les recrache.

Ayant retrouvé le rivage, ils rentrent chez eux. Un jour, presque par inadvertance, son père se rend compte que Pinocchio est devenu un vrai petit garçon, petit à petit, de manière presqu’imperceptible.