Portrait musical de Joséphine Baker par Magali Léger au Musée d’Orsay
L’Auditorium du Musée d’Orsay fleure
bon les années 1930,
avec un concert organisé
en lien avec l’exposition
Le modèle noir.
Comme une plongée dans un
film en noir et blanc dont
la bande sonore est puisée
dans le répertoire de la
« scandaleuse » chanteuse-danseuse-meneuse de revue,
Joséphine Baker. Pour
repeindre son
portrait fait de vivacité
musicale mais aussi
de mélancolie, l’Ensemble
Contraste accompagne la
soprano Magali Léger qui offre
au public la beauté d’un
sourire et
de sa malléabilité
vocale.
La soprano (déjà appréciée dans des contextes plus classiques) rappelle déjà Baker par la grande beauté de ses deux tenues, l’une noire et l’autre rouge, avec des pendants de diadèmes. Les mouvements de son corps s’imprègnent pleinement du modèle et sa voix montre une juste incarnation dans le registre plus aigu, mais bien moins de facilité dans le celui du belting (élargissement de la voix poitrinée qui caractérise notamment ce répertoire). Les traits plus foncés de ce programme très varié sont donnés par l’interprétation de Raphaël Imbert au saxophone soprano, magistral non seulement pour sa virtuose technique, mais par toutes ses dimensions et plans kaléidoscopiques.

Aussi captivante que les arrangements vocaux a cappella sur La vie en rose, l’interprétation passionnelle de J’ai deux amours est réutilisée en bis, faisant chanter le public, comme Joséphine Baker en avait l’habitude. Une partition vocale et des applaudissements de l’assistance qui apportent un bouquet de teintes et de couleurs à cet hommage noir et blanc.
