Plongez dans l'élaboration d'un nouvel opéra "Hamlet"
Le célébrissime Hamlet et son "To Be or not To Be" a lui aussi été la source de nombreux opus. Notre base de donnée recense ainsi cinq Hamlet, ceux d'Ambroise Thomas (que vous pouvez retrouver en vidéo intégrale à ce lien), de Franco Faccio, Anno Schreier, Brett Dean (créé cet été à Glyndebourne), et même Hamlet-machine de Wolfgang Rihm.
La tragique histoire d'Hamlet, prince de Danemark, n'en a pas fini d'inspirer les musiciens. Nous avons ainsi pu échanger directement avec Erik Lautier, ancien chanteur lyrique et qui vient d'achever un nouvel opéra Hamlet. Lautier, citoyen français ayant grandi aux États-Unis, a basé son livret sur une mystérieuse traduction transmise dans sa famille de génération en génération. Aucun auteur n'est indiqué, seule mention : l'édition Le Vasseur et cie.
Le compositeur nous a éclairé sur ce texte : « Mes grands-parents ont acquis cette édition dans les années 1930. Elle a voyagé d'Algérie en Corse et vers le Sud de la France, avant de se retrouver à New York, où je l'ai récupérée en 1993. N'ayant jamais lu Shakespeare en français auparavant, j'étais naturellement curieux d'étudier le fameux soliloque d'Hamlet - Être ou ne pas être. Sa mélodie m'est naturellement venue à l'esprit et y est restée sur deux décennies. »
« Le livret est très fidèle à la pièce, assure Erik Lautier. J'ai effectué des coupures afin de soutenir le rythme de l'action, mais aucune liberté n'a été prise avec le scénario. »
Le compositeur a ôté la plupart des allusions politiques, ainsi que les personnages de Rosencrantz et Guildenstern. Son opus dure ainsi 2h24 minutes alors qu'il serait monté à 4h sinon. Erik Lautier différencie toutefois son approche par rapport au célèbre Hamlet d'Ambroise Thomas sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier, dans lequel Hamlet, Polonius, Gertrude et d'autres personnages survivent, en directe contradiction avec Shakespeare.
Erik Lautier s'est lancé dans la composition en 2015, avec pour bagage un Master de Musique option opéra, après une carrière de businessman chez Lacoste et une filiale de LVMH. « J'ai écrit la musique que j'aurais voulu chanter et j'ai toujours entendu Hamlet en ténor, comme Werther et Faust. » Parmi ses influences musicales, il cite Massenet, Gounod, Puccini, Tchaïkovski, et Philip Glass, ainsi qu'Hans Zimmer (compositeur contemporain de musiques de films), ainsi que d'autres musiciens en-dehors de la sphère classique (le chanteur-auteur russe Vladimir Vissotsky et le groupe de rock britannique Muse).
L'opéra étant maintenant complété, vous pouvez d'ores et déjà en écouter un extrait ci-dessous :
Prochaine étape : faire représenter cet Hamlet. Le compositeur mise sur les contacts qu'il a tissés durant sa carrière, sur leur soutien et leur retour... et pourquoi par le vôtre, en commentaire ?