Festival de Saint-Denis 2021 : d’Alagna à Piazzolla
Prévue pour ouvrir le Festival de Saint-Denis le 1er juin, la Passion selon Saint-Jean de Jean-Sébastien Bach, chantée par le Monteverdi Choir et jouée par les English Baroque Soloists sous la direction de Sir John Eliot Gardiner est finalement annulée notamment à cause des restrictions de déplacements frontaliers (avec quarantaines) pour les artistes.
Retour et Débuts du fils prodige Roberto Alagna en ouverture du Festival de Saint-Denis
C’est donc l’enfant de la Seine-Saint-Denis (aussi) et ténor mondialement connu Roberto Alagna qui lancera le Festival le 10 juin, accompagné par l’Orchestre national d’Île-de-France sous la direction de David Giménez. Au programme, des airs du Lohengrin de Wagner (qu’il a pris récemment à Berlin : notre compte-rendu), Le Cid de Massenet (qu’il avait remis à l’affiche), l’intermezzo de la suite L’Arlésienne de Bizet, et des chants sacrés de Berlioz, Schubert, Massenet et Stradella.
Après un récital de la pianiste Beatrice Rana avec le violoncelliste Ludovic Rana le 12 juin, le public lyrique du Festival pourra assister le dimanche 13, toujours dans le cadre plus intimiste de la Légion d’honneur, à un récital d’Adèle Charvet accompagnée de l’ensemble en résidence le Consort de Justin Taylor, autour de pièces de Vivaldi, Haendel et de la compositrice italienne du XVIIIème siècle Maria Teresa Agnesi (dont ce concert reste une occasion précieuse de découvrir les œuvres peu jouées).
Retour à la Basilique des Rois le 17 juin pour un concert, d’abord prévu en juin dernier et reporté à cette année, avec Le Messie de Haendel par La Chapelle Harmonique de Valentin Tournet, et pour solistes, la soprano Lauren Lodge-Campbell, le contre-ténor Iestyn Davies, le ténor Andrew Staples et le baryton-basse Konstantin Wolff.
Toujours côté lyrique à la Basilique (après un récital du pianiste David Fray le 20 juin accompagné de l’altiste Adrien la Marca à la Légion d’honneur), Karina Canellakis dirigera un programme sous le signe du romantisme allemand (l’ouverture de Tannhäuser de Wagner, Les Quatre derniers Lieder de Strauss et la Symphonie n°4 de Brahms) interprété par l’Orchestre National de France et la soprano wagnérienne Camilla Nylund (qui chantera pour la première fois à Saint-Denis).
Après un récital de Véronique Gens le 25 juin à la Basilique avec l’ensemble en résidence Les Surprises (d’abord prévu le 5 juin à la Légion d’honneur) autour d’œuvres de Lully et de ses contemporains, le Festival se clôturera le mardi 29 juin avec un programme concocté par le grand chef argentin Leonardo Garcia Alarcón réunissant la musique baroque de Monteverdi et le tango réinventé d’Astor Piazzola avec son ensemble La Cappella Mediterranea, la soprano Mariana Flores et le ténor Diego Valentin Flores.
Métis : Fado
À noter également, le concert qui fait la jonction entre le Festival et sa programmation hors les murs, Métis (consacré cette année au fado aujourd’hui), qui sera donné le 22 juin à la Basilique Saint-Denis, avec les chanteurs Ana Moura, António Zambujo et leurs musiciens, rencontrant l’Orchestre national de Bretagne dirigé par la violoniste Fiona Monbet.
Le volet décentralisé du Festival, Métis, consacré aux croisements entre les musiques traditionnelles et les musiques actuelles, est en effet dédié cette année à la vie musicale du Portugal, mais également du Cap-Vert pour trois séries de concerts, Métis dans la basilique, Métis dans les parcs et Métis dans les villes. Cependant, alors que le "petit frère" du Festival de Saint-Denis devait se tenir du 18 mai au 11 juillet, il se déroulera du 22 juin au 10 septembre.
Après l’invitation des fadistes dans le Festival de Saint-Denis, Métis s’installera dans les parcs en juillet : à Villetaneuse avec le cap-verdien Teófilo Chantre le 4. Le 7, ce sera la fadiste Carminho qui chantera accompagnée de ses musiciens dans le Parc du Conservatoire de Pierrefitte-sur-Seine (au lieu du 18 mai), le 10 au Parc de la Liberté de la Courneuve, le public de Seine-Saint-Denis pourra découvrir les chanteurs capverdiens Cremilda Medina et Tito Paris (aussi guitariste et bassiste), et le 11 juillet dans le Parc de La Courneuve, les curieux pourront venir écouter Lucibela et ses musiciens (elle qui était choriste pour le concert Hommage à Cesária Évora à la Philharmonie de Paris en 2017).
Métis, du 7 au 10 septembre sera enfin dans les villes, d’Epinay, de Saint-Ouen, d’Aubervilliers et de Stains, avec un temps fort lyrique : Passions Ibériques par Raquel Camarinha et Yoan Héreau (retrouvez notre interview de cette soprano éclectique) avec un fascinant programme : Fragoso (1897-1918) Prélude de la Petite suite / Lacerda (1869-1934) Desde que os cravos e rosas, Tenho tantas saudades, Quera cantar, ser alegre / Mourão Ferreira (1927-1996) Maria Lisboa / Villa-Lobos Azulão / Jobim Chega de saudade / Croner de Vasconcellos Três Redondilhas de Luiz de Camões.