La basse méphistophélique
Dans l'imaginaire commun, la basse va avec ce qui est sombre. Le rapprochement se fait volontiers entre la tessiture de la voix et la gravité du contenu sémantique délivré par celle-ci. Aussi n'est-il pas étonnant que Charles Gounod ait écrit le rôle de Méphistophélès pour la basse dans son opéra Faust, composé en 1859.
Retrouvez aujourd'hui Adam Zwierz dans l'air « Le veau d'or » extrait de l'Acte II de cet opéra. Méphistophélès y affirme la rémanence d'une figure hérétique : le veau d'or, symbolisant dans la Bible l’idolâtrie.
En voici les paroles :
Le veau d'or est toujours debout !
On encense sa puissance,
D'un bout du monde à l'autre bout !
Pour fêter l'infâme idole
Roi et peuples confondus,
Au bruit sombre des écus,
Dansent une ronde folle
Autour de son piédestal !
Et Satan conduit le bal !
Et Satan conduit le bal !
Le veau d'or est vainqueur des dieux !
Dans sa gloire dérisoire
Le monstre abjecte insulte aux cieux
Il contemple, ô rage étrange !
À ses pieds le genre humain
Se ruant, le fer en main,
Dans le sang et dans la fange
Où brille l'ardent métal !
Et Satan conduit le bal !
Réservez vos places pour voir Attila de Giuseppe Verdi à Lyon, le 18 Mars 2018
Retrouvez les précédents épisodes de notre série consacrée aux plus grands airs de basse :
1. La basse invoquante
2. Un duo de basses