Air des clochettes
Dans l'air des clochettes extrait du Lakmé de Léo Delibes, la harpe puis les clochettes de l'orchestre illustrent le propos chanté avec ses vocalises extrêmement virtuoses.
En voici une interprétation par une légende du chant français : Mady Mesplé.
"Où va la jeune hindoue, Fille des parias, Quand la lune se joue Dans les grands mimosas ? Elle court sur la mousse Et ne se souvient pas Que partout on repousse L'enfant des parias ! Le long des lauriers roses, Elle passe sans bruit. Rêvant de douces choses Et riant à la nuit ! Là-bas, dans la forêt plus sombre, Quel est ce voyageur perdu ? Autour de lui des yeux brillent dans l'ombre Il marche encor au hasard, éperdu. Les fauves rugissent de joie, Ils vont se jeter sur leur proie. La jeune fille accourt et brave leurs fureurs, Elle a dans sa main la baguette Où tinte la clochette Des charmeurs ! L'étranger la regarde, elle reste éblouie, Il est plus beau que les rajahs ! Hélas ! il rougira s'il sait qu'il doit la vie A la fille des parias ! Mais lui, l'endormant dans un rêve, Jusque dans le ciel il l'enlève En lui disant : Ta place est là !... C'était Wichnou, fils de Brahma ! Depuis ce jour au fond des bois, Le voyageur entend parfois Le bruit léger de la baguette Où tinte la clochette Des charmeurs !"
Lakmé, la fille d'un Brahmane (caste des prêtres) indien, est tombée amoureuse d'un étranger qui lui a rendu visite dans le temple sacré. Lorsque le Brahmane comprend que le temple a été profané, il décide de faire chanter sa fille dans le village voisin, espérant que l'étranger se démasque en la reconnaissant : il pourra alors accomplir le châtiment auquel il condamne l'intrus.