Bicentenaire Offenbach, épisode IV : La Belle Hélène (1864)
En 1855, Jacques Offenbach obtient la concession d'un petit théâtre : les Bouffes-Parisiens. Dès son ouverture le 5 juillet 1855, le public bourgeois s'enivre de ses farces et rapidement, le besoin d'une plus grande salle se fait sentir. Seulement six mois après son ouverture, le 29 décembre 1855, les Bouffes-Parisiens déménagent pour le passage Choiseul. Par décision ministérielle, Offenbach obtient l'autorisation de diriger ce théâtre pendant cinq ans à condition que les œuvres qui y seront jouées suivent des critères très précis. Elles ne devront avoir qu'un seul acte et le nombre de personnages ne devra pas dépasser quatre. Ces restrictions, qui sont sans nul doute à attribuer au lobbying des « vraies » maisons d'opéra (comme l'Opéra de Paris ou l'Opéra Comique), orientent Offenbach dans son travail de compositeur.
La Belle Hélène est un opéra bouffe en trois actes sur un livret de Henri de Meilhac et Ludovic Halévy. Cette première collaboration dans l'élaboration d'une œuvre lyrique est une réussite : la carrière d'Offenbach en tant que compositeur d'opéra commence et dès lors toutes ses productions seront attendues avec impatience par le public parisien. Séduit par leur écriture et leurs idées, Offenbach propose aux deux auteurs de théâtre de lui écrire le livret d'un opéra bouffe qui tournerait en dérision l'histoire mythologique de l'enlèvement de La Belle Hélène, événement qui déclencha la guerre de Troie.
Voici quelques extrait de cette oeuvre :
Le « Jugement de Pâris » de La Belle Hélène (1864), chanté par le grand Jussi Björling (en suédois !) Sans doute l’air pour ténor le plus célèbre d’Offenbach, qu’aujourd’hui Juan Diego Flórez, Joseph Calleja ou Roberto Alagna ne dédaignent pas d’interpréter.
Le duo du « Rêve », une des mélodies les plus inspirées d’Offenbach soutenue par une orchestration particulièrement délicate. Par Vesselina Kasarova et Deon Van Der Walt.
« L’homme à la pomme » par Felicity Lott. Les parodies sont légion dans l’œuvre d’Offenbach. Dans cette scène relevant de l’héroï-comique, le musicien prend plaisir à traiter dans le style sérieux des paroles particulièrement indigentes !
Trio patriotique (référence au Guillaume Tell de Rossini) :
AGAMEMNON : Lorsque la Grèce est un champ de carnage, Lorsqu’on immole les maris, Tu vis heureux au sein de ton ménage… Tu t’fich’s pas mal de ton pays ! (...) AGAMEMNON : Il chancelle !... CALCHAS : Il chancelle !... AGAMEMNON et CALCHAS : À peine, il respire ! MÉNÉLAS : J'expire ! La Belle Hélène, N°20, acte III, scène V | GUILLAUME : Quand l'Helvétie est un champ de supplice Où l'on moissonne ses enfants Que de Geslertes armes soient complices Combats et meurs pour nos tyrans (...) GUILLAUME : Il frissonne WALTER : Il chancelle GUILLAUME et WALTER : À peine, il respire ARNOLD : J'expire Guillaume Tell, N°11 |
Remontez et suivez le fil des nos airs du jour en cliquant sur les épisodes précédents (et bientôt suivants) ci-dessous...
Réservez également vos places pour du Offenbach sur notre billetterie