Fusion ADAMI - SPEDIDAM : un nouveau géant français des droits artistiques
Depuis 1777 et la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) fondée par Beaumarchais, des organismes gèrent les droits des artistes. La plus célèbre de ces sociétés de protection est la SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique) qui fut créée en 1851, à la suite du procès remporté par Ernest Bourget, Paul Henrion et Victor Parizot. Ces musiciens avaient refusé de payer leurs consommations au café-concert Les Ambassadeurs en mars 1847, puisqu’on y jouait leur musique sans les rétribuer. La SACEM gère les droits d’auteur sur les supports enregistrés ainsi que les diffusions en radio ou sur internet, mais il existe également d’autres sociétés pour protéger d’autres types de diffusion et les autres acteurs de la création. On en dénombre pas moins de 22 en France qui protègent également les producteurs, les interprètes, les artistes de théâtre, les arts graphiques, visuels, la photographie, le droit de copie, les écrits, etc.
Deux sociétés s’occupent en particulier de protéger et de rémunérer les interprètes (dont les chanteurs et les instrumentistes d'opéra) : l’ADAMI (société civile pour l’Administration des Droits des Artistes et Musiciens Interprètes) et la SPEDIDAM (Société de Perception et de Distribution des Droits des Artistes-Interprètes). En théorie, l’Adami rémunère les interprètes principaux pour l’enregistrement et la diffusion publique de leur travail, tandis que la Spedidam s'occupe de tous les interprètes et des droits liés aux spectacles vivants. L’existence de Sociétés aux domaines d’action si proches a engendré de nombreux conflits entre elles et crée des difficultés pour les artistes et les diffuseurs à trouver le bon interlocuteur.
Ces deux Sociétés vont donc fusionner pour former la SAI (Société des Artistes Interprètes). Elle sera le plus grand organisme européen de gestion des droits artistiques avec 136 millions d’euros perçus pour 100.000 artistes. Les interprètes auront ainsi un guichet unique pour gérer leurs droits et la SAI sera mieux armée pour imposer le respect des droits de ses artistes à l’international.