Un Souffle nouveau fait vibrer le Festival d'Ambronay 2017
À tout seigneur, tout honneur, le premier chef d'œuvre de l'opéra, l'Orfeo de Monteverdi ouvrira les festivités dans l'Abbaye, sous la baguette experte de l'artiste associé Leonardo García Alarcón (qui ne rechigne pas à participer aux mises en oreilles accompagnant la plupart des avant-concerts) avec sa Cappella Mediterranea et son Chœur de chambre de Namur. Les interprètes vocaux seront Valerio Contaldo (Orfeo), Mariana Flores (Musica & Euridice), Giuseppina Bridelli (Messaggiera), Anna Reinhold (Proserpina, Ninfa & Speranza), Konstantin Wolff (Plutone), Salvo Vitale (Caronte).
Témoignage de l'ouverture du Festival, Rosemary Standley, la chanteuse du groupe franco-américain de country/blues-rock Moriarty parcourra les styles renaissance et baroque avec un trio d'instruments anciens, sous le chapiteau.
Dès le deuxième soir, le contre-ténor vedette Philippe Jaroussky proposera son récital Sinfonie, airs et scènes extraits des opéras de Cavalli, Monteverdi et Sances en compagnie de sa complice décennale, Christina Pluhar et L’Arpeggiata.
Un "Vent de folie" soufflera ensuite sur la soprano Karina Gauvin et Le Concert de la Loge dirigé depuis son violon par Julien Chauvin (comme nous avons pu l'admirer pour Phèdre de Lemoyne) sur des Folies baroques : airs de Vivaldi, Haendel, Hasse, A. Scarlatti, Rameau...
L'oratorio La Resurrezione (HWV 47) de Haendel sera l'autre grand moment du Festival. L'œuvre fougueuse de jeunesse, composée en Italien en 1708 sera défendue par l'Accademia Bizantina d'Ottavio Dantone (qui nous avait accordé un entretien portant sur La Cenerentola de Guillaume Galienne), avec Emöke Barath (Angelo), Hasnaa Bennani (Maria Maddalena), Delphine Galou (Maria Cleofide), Martin Vanberg (San Giovanni).
Deuxième association originale, alors même que cet oratorio sera donné à l'Abbaye, le chapiteau accueillera le chant baroque et flamenco de Rocío Márquez (avant un Karaoké baroque et marionnettes à partir de 7 ans le lendemain : Polichinelle et Orphée aux Enfers).
Marquant le mitan de l'événement, Les Cris de Paris (chœur & orchestre) de Geoffroy Jourdain s’enflammeront des Passions vénitiennes : œuvres chorales de Gabrieli, Monteverdi, Legrenzi, Cavalli, Lotti et Caldara.
Le troisième week-end s'ouvrira avec un trait d'union tracé entre Consort Songs élisabéthaines et musique contemporaine par Paulin Bündgen qui associe les compétences de contre-ténor & direction musicale (comme Damien Guillon, entre autres) avec quintette de violes de gambe.
À l’occasion des 500 ans de la Réforme, sera donnée l'universaliste Messe en si mineur de Bach (qui avait impressionné tel un opéra à Bastille, avec instruments modernes sous la direction de Philippe Jordan). Gotthold Schwarz dirigera l'Orchestre baroque de Saxe et le Bach Consort Leipzig avec pour solistes Hanna Zumsande (soprano), David Erler (alto), Tobias Hunger (ténor) et Tobias Berndt (basse).
Après un ciné-concert baroque The Wind et Bach and Friends, l'Ensemble Correspondances de Sébastien Daucé déploiera des polyphonies spatialisées d'œuvres de Charpentier (Messe à quatre chœurs), Benevoli, Merula, Cazzati, Caresana et Tarditi, tandis que Canticum Novum, Bárbara Kusa et Emmanuel Bardon prendront les routes d’Ararat, montagne sacrée d’Arménie.
Les Arts Florissants que William Christie est en train de transmettre à Paul Agnew prolongeront leur travail sur les madrigaux de Monteverdi avec les Livres VII et VIII. Les cinq voix chambristes seront celles des sopranos Miriam Allan et Hannah Morrison, du ténor Sean Clayton et de la basse Cyril Costanzo.
Le cornettiste Tiago Simas Freire recréera un office imaginaire du XVIIe siècle au monastère Santa Cruz, s'appuyant sur ses recherches dans les immenses archives de la bibliothèque de l’université de Coimbra au Portugal et dirigeant sa Capella Sanctae Crucis.
Après un office imaginaire, un requiem imaginaire : le célèbre pianiste pédagogue Jean-François Zygel et la cheffe Nicole Corti puisent chez Purcell, Bach, Mozart, Fauré ou Poulenc pour imaginer un Requiem du XXIe siècle, mis en espace par Jean-Pierre Jourdain avec les seize chanteurs de Spirito.
Samedi 7 octobre, c'est un tremblement de Terre qui agitera l'Abbaye, la création française d'Il Terremoto (1682), opéra sacré d’Antonio Draghi (à réserver ici pour Versailles). Vincent Dumestre dirigera la Marie-Madeleine d'Eva Zaïcïk, le Saint Joseph de Jeffrey Thompson, le Centurion de Victor Sicard, Pharisée par Geoffroy Buffière ainsi qu'Alexandra Rübner (récitante) avec Le Poème Harmonique (chœur & orchestre).
En même temps, fusera Söndörgö, feu d'artifice hongrois multi-instrumental.
Enfin, les festivités se conclueront dans la frénésie de Vivaldi par Dmitry Sinkovsky qui cumule les talents de violoniste, contre-ténor et chef pour le 33ème et dernier concert en l'Abbatiale le dimanche 8 octobre à 17h.