La saison musicale de la Cathédrale de Metz reprend de plus belle
Photo: ©Laurent Tschierset
À l’occasion du sixième Printemps des maîtrises, festival de maîtrises et chœurs d’enfants qui s’étend cette année jusqu’au Luxembourg, à l’Allemagne et à la Belgique, la Cathédrale Saint-Étienne toute proche de son 800ème anniversaire et le chœur de la maîtrise messine invitent le chœur de la maîtrise de la cathédrale de Dijon pour, entre autres, le Requiem de Duruflé dans sa version pour grand orchestre.
Les maîtrises conjointes de Metz et Dijon se rassemblent pour chaque œuvre de ce concert de gala avec les Motets de Duruflé, et le Requiem du même compositeur, dirigés par Etienne Meyer, puis le Cantique de Jean Racine de Fauré dirigé par Christophe Bergossi.
Trois versions ont été composées par Duruflé pour son Requiem, l’une pour grand orchestre, une autre pour orgue, une dernière pour orchestre à l’effectif réduit. La version pour grand orchestre est ici exécutée par l’Orchestre philharmonique de Thionville, sous la direction de Willy Fontanel.
Le précédant, a capella, les Motets de Duruflé installent une belle cohérence, les voix, d’abord modérées sur Ubi caritas et amor (Là où sont la charité et l’amour) prennent une impulsion soudaine. Le deuxième motet, Tota pulchra es (Tu es toute belle, [Marie], véhicule des aigus clairs et sonores, alors que le troisième, Tu es Petrus, (Tu es Pierre) voit s’opérer une puissante attaque des voix de basse, résonnant d’autant plus sous la grande nef.
Pour le Requiem de Duruflé, les voix d’enfants des maîtrises conjointes apportent un écho frais à celles des adultes. L’orchestre philharmonique de Thionville trouve lui aussi un lieu de choix pour faire résonner cordes et cuivres, les cloches de la cathédrale sonnant à point nommé pour rehausser la spiritualité de l’œuvre en un heureux chronométrage.
La bonne diction latine du chœur, facilement compréhensible pour l’auditoire, est agrémentée de forte convaincants avant une ligne délicate de cuivres. La profondeur des voix de basses est répercutée par les violoncelles et contrebasses solennels et enveloppants sous la direction de Willy Fontanel. À l’unisson, chœur et orchestre prennent ensuite des accents triomphaux qui contrastent avec les piani très subtils des cordes.
La soliste en charge du cinquième mouvement, Pie Jesu, pèche par une articulation quelque peu problématique par endroits, défaut minime racheté par un placement juste et une portée puissante, et des vibratos dispensés avec mesure.
L’effet de puissance est enfin conjointement assuré par l’orchestre, les voix et l’acoustique réverbérée par les pierres de la cathédrale.
En conclusion, et en reprise, le Cantique de Jean Racine de Fauré proposé pour ce concert respecte les couleurs de Fauré par des cordes amples, chaleureuses, une diction précise du français, une bonne tenue et une portée efficace du chœur.