Un Tosca qui enchante et decevoit
Je suis venue de loin (Hongrie) et avec de très grandes attentes, c'est depuis le mois d’octobre dernier que j'ai compté les jours. J'ai fait venir ma famille de Marseille pour assister au spectacle. Tout cela pour Puccini, pour Tosca, pour Anja Harteros et pour Jonas Kaufmann - aussi bien que pouvoir visiter l'Opéra Bastille. La première grande déception était l'absence de Kaufmann, bien sûr, mais on a voté confiance à Marcelo Puente à la base de ce qu'on a entendu sur yt.
Il y a des soirs où -grâce a des petits riens - une bonne performance sera très bonne ou tout simplement brillante. Eh bien, ce n'était pas le cas le 22 mai. J'essaie d'être très, très juste, pour faire la différence entre la déceptions dues à mes attentes élevées et les vraies qualités du performance. Bien sûr, j'ai lu tout ce que je pouvais, j'étais préparé pour les acteurs, plus précisément de Puente parce que je connais les autres depuis des années. L’opinion générale était que Harteros était brillante, Puente était bon et Lucic était faible. Ce n'était pas le cas ce soir. Anja Harteros est vraiment brillante, forte, enjouée et surtout avec ce qu'elle peut exprimer à travers sa voix. Je dois dire: elle a pris le spectacle sur son dos. À ma grande surprise, Lucic, que j’ai déjà entendu dans le rôle de Scarpia et qui alors n’était pas brillant (en particulier à la fin de l’acte I à Te Deum), était désormais très bon, authentique et convaincant. Pas un méchant inné, plutôt le pervers rusé - mais il l’a très bien fait. Le sujet de ma déception dans cette affaire est Marcelo Puente, auquel je m'attendais beaucoup plus sur la base d'informations préliminaires (et d'un petit nombre de documents entendus). Non, je ne m'attendais pas, j'espérais. Comparé à cela, l'acte I n'a pas eu de percée, le deuxième acte était très faible - sa voix n'était pas suffisante pour capter l'aria "Vittoria". J'avais tout le temps le sentiment qu'il avait de problèmes dans les aigus, donc après un moment, j'avais peur de voir les parties du registre supérieur. J'ai espéré qu'au moins l'acte "E lucevan le stelle" de l'acte 3 conviendrait, car il s'agit de l'un des plus beaux airs de la littérature de l'opéra, bien que dans l'ensemble cet air ait mieux réussi que les précédents, mais il resta redevable des magnifiques aigus chantés, parfois avec demi-ton au-dessous ou ne les tenait pas ... Ce n'était pas parfait. Et non seulement que les imperfections techniques aient détourné mon attention, mais ce qui était plus grave (pour moi) les émotions ne sont pas passées ... Il y avait un très bon orchestre, un grand chef, Dan Ettinger, tout en ajoutant que la musique a souvent couvert les chanteurs (sauf Harteros), donc je ne peux pas vous dire si l'orchestre était trop fort ou les chanteurs trop faibles... Mais j’ai senti que ce n’était pas le succès vraiment déchaîné, Pour éviter les malentendus, nous avons vu une bonne performance. Mais ce n'était pas quelque chose qui vous fait "marcher" à plus de 10 centimètres au-dessus de la Terre pendant des jours, ce n'était pas le spectacle qu'on raconte a tout le monde et dont il faut parler, qu'il faut partager car avait donné tellement... Mais nous sommes allés à l'Opéra Bastille et nous avons assisté à une belle performance de Tosca ( avec une mise en scène que je n'ai pas aimé de tout.... mais c'était le moindre). avec une Tosca mémorable.