Élégie poétique à Cecilia Bartoli
Oxana Louisa Marek dédie un recueil de poèmes à la diva :
Une page biographique en avant-propos résume l'œuvre, la vie et le chant de Cecilia Bartoli, "soprano colorature italienne. Elle possède une voix aux graves puissants et colorés, une agilité admirable dans les aigus et des vocalises époustouflantes. C’est l’une des plus importantes artistes lyriques de notre époque."
La tonalité de ce recueil de poèmes est ainsi annoncée (comme l'armure à la clé qui indique la tonalité d'une partition dès la première mesure, tonalité ici sans aucun bémol). Le champ lexical se confond avec le chant élégiaque et les champs d'actions de Cecilia Bartoli. Le recueil est aussi un parcours en 25 poèmes, chacun dédié à un rôle, un air, un opus, un compositeur, un disque.
Ce recueil en Jets d'encre (le nom de la maison d'édition publiant ce livre) est rythmé, rimé de constants superlatifs (remarquable, incroyable, inoubliable ; le plus grand de tous les temps) rimes en vers blanc ou en prose prosodiée, avec des vers courts dynamisés de rejets et contre-rejets. Mais uniquement des embras(s)ement pour "Cecilia".
Le recueil s'ouvre ainsi par le poème BELLISSIMA "Rubens adorerait Cecilia, une beauté pulpeuse". L'artiste est présentée comme La reine de beauté que les femmes jalousent et que les hommes désirent. C'est une Déclaration d'amour maternante qui raconte la vie et l'œuvre de son héroïne, comme une mère et même comme le titre d'une autre série de cinq tomes signés par Oxana Louisa Marek : "Mamie raconte".
La poésie, les rimes et les rythmes sont mis au service d'une admiration débordante. Le langage doit se tisser et se hisser à la hauteur de la Passion dans son sens religieux. Bartoli n'est plus une femme ni même une artiste mais une divinité, une Sainte, ou bien plus encore une Callas ou un Pavarotti. Bartoli est littéralement déifiée, les poèmes deviennent des cantiques chantant les louanges de la Sainte et de ses miracles.
Des prières invoquent ses reliques (le poème rêve des cheveux de Bartoli, la poétesse d'en posséder une mèche).
Cécilia s'enflamme
Cécilia dans une gondole
Haendel aux anges
Ce travail en rappelle immédiatement et inévitablement un autre, son jumeau : celui dédié par Cathie Hubert à Jonas Kaufmann, en poèmes et dessins. Le lecteur en viendra sans doute à rêver d'un grand recueil en rimes croisées, comme l'auditeur rêverait d'un duo Bartoli-Kaufmann.