Concert symphonique du ReGeneration Festival à Florence
En dépit de la terrible situation épidémiologique que l'Italie traverse également depuis ces derniers mois, l'été 2020 à Florence ne passera pas sans musique. The New Generation Festival, institué en 2017 se poursuit pour la quatrième édition, mais sous un format différent - quatre soirées, dont un opéra et deux concerts (classique et jazz), un nouveau partenariat et nouvel endroit, réunis sous un nouveau nom. The ReGeneration Festival est donc le titre de cette édition hors du commun, située dans les captivants Jardins de Boboli, grâce au soutien de la Galerie des Offices et à la ville de Florence.
Après La Cenerentola en ouverture, les festivités se poursuivent par un concert symphonique. Le concept de l'événement étant la mise en lumière et la propulsion des jeunes artistes prometteurs, un tel orchestre est constitué pour cette occasion - l'Italian Youth Orchestra (L'Orchestre italien de jeunesse). À la baguette - Daniele Rustioni, jeune chef italien connu du public français comme chef principal de l'Opéra de Lyon, mais aussi du public local florentin, puisqu'il se trouve également à la tête de l'Orchestre de Toscane (Orchestra della Toscana).
L'utilisation du système d'amplification sonore des musiciens, déjà appliqué pour l'opéra, n'a pas échappé au concert symphonique. Cependant, si ce procédé est justifié par la largeur et la grandeur de l'espace ouvert, l'affaire s'avère pourtant hasardeuse. Le bruit de pages tournées, d'objets qui frottent ou tombent, gâchent l'expérience d'écoute totale. Par ailleurs, le son est par moments inégal dans les tutti en forte, où les contrebasses imposent leur poids sonore aux dépens de l'équilibre orchestral.
Néanmoins, le concert révèle une belle collaboration entre musiciens et chef, une palette d'expressions dynamiques mariées avec un élan enthousiaste qui détonne dès l'ouverture de la Symphonie n°7 de Beethoven. En outre, Rustioni manie habilement le riche tissu polyphonique du célèbre deuxième mouvement, avec adjonction d'un jeu mélodique remarqué au sein des cordes, tandis que les cuivres résonnent puissamment (mais pas tonitruant !) et rajoutent de la pâture à ce répertoire germanique. Jeune violoncelliste Erica Paccotti se présente en soliste dans le premier Concerto pour violoncelle de Haydn en apportant beaucoup de sensibilité musicale. Techniquement bien appuyée, elle dégage une sonorité pleine de tendresse et de nuances, convaincante dans sa prestation malgré une légère pression sur le tempo à la fin.
Le public acclame les jeunes musiciens qui annoncent un avenir encourageant pour la musique symphonique en Italie, dont la tradition orchestrale n'est pourtant pas celle qui existe en France ou en Allemagne.