Présentation de la production
À la manière d’un conte, Iolanta met en scène l’émouvant éveil d’une jeune aveugle à la vie et à la lumière, grâce à l’irruption de l’amour. De l’ombre à la lumière. C’est un cheminement similaire que semble emprunter l’ouvrage ces derniers temps, car s’il reste un classique du répertoire en Russie, il demeurait rare sur les scènes européennes. Or l’ultime opus lyrique de Tchaïkovski est l’objet d’un net regain d’intérêt, puisqu’il a été donné récemment au Capitole de Toulouse, à l’Opéra de Nancy, au Metropolitan Opera de New York et qu’il sera repris en juin à l’Opéra de Monte-Carlo, avant que l’Opéra national de Paris ne propose de revivre, début 2016, la soirée de création du 18 décembre 1892 en présentant, au cours de la même soirée, Iolanta et le ballet Casse-noisette.
À cet élan de redécouverte d’une partition majeure, à la fois déchirante et lyrique, du compositeur de la Symphonie pathétique, la production de Peter Sellars, créée en 2012 au Teatro Real de Madrid, n’est sans doute pas étrangère. Production d’une indicible émotion, qui se déroule devant d’immenses toiles en mouvement et intègre quelques chœurs de la liturgie russe. Ce spectacle, qui associe Iolanta à Perséphone, intense mélodrame de Stravinski, a été récompensé de plusieurs prix. C’est donc à la renaissance d’un chef-d’œuvre injustement oublié que contribue le Festival d’Aix en accueillant à son tour la production magistrale de Peter Sellars. Une étape à ne pas manquer !