Argument
Acte I
Le jeune artiste Fritz quitte sa bien-aimée Grete pour partir à la recherche d’un son de harpe merveilleux et qui l’obsède (« Du willst wirklich fort, Fritz »). Une vieille femme vient voir Grete, une fois cette dernière seule, et semble la comprendre, lui promettant de ne rien dire de la présence de Fritz à ses parents (« Frau Mama zu Hause »). Justement, la Mère de Grete paraît, acariâtre et désespérée par les dettes contractées par son ivrogne de mari, Graumann (« Was weinst denn ? »). Ce dernier entre, entouré des convives de l’auberge : l’Acteur et le Docteur Vigelius expliquent à la jeune femme que son père l’a perdue au jeu, contre une barrique de vin. Elle doit donc épouser l’Aubergiste (« Nur herein, meine Herren »). L’Aubergiste et la Mère insistent pour qu’elle accepte ce parti : Grete se résigne (« Fräulein, sollten sich’s überlegen »). Pourtant, pensant à Fritz, elle s’enfuie et envisage de mettre fin à ses jours, puis se ravise et s’endort à même le sol, près d’un lac (« Ich kann nicht »). La Vieille femme lui reparaît, lui proposant de la suivre vers un avenir heureux (« Liegt ein schönes Kindchen im Moos »).
Acte II
Des années plus tard, à Venise, dans un établissement au bord de l’eau, La Casa di maschere (ou Maison des masques), les voix plaintives de femmes s’élèvent de toute part, quand la voix du Comte parvient d’une gondole : Mary, Mizi et Milli se précipitent à sa rencontre. Mais une Espagnole leur rappelle que ce dernier n’a d’yeux que pour Greta (« Wenn der Abend kommt »). Justement, Greta, qui n’est autre que Grete, paraît, mettant tous les hommes à ses pieds, sans que cela ne fasse son bonheur (« Greta ! Endlich ! »). Mais revenant à elle, elle s’offre en récompense au chanteur qui parviendra à l’émouvoir (« Sie hat schlecht geschlafen »). Le Comte tente sa chance (« In einem Lande ein bleicher König »). Paraît un Chevalier, qui s’y essaye également (« Wer kennt sie nicht »). Alors que ce dernier est porté en triomphe, le Comte s’insurge. Greta lui confie alors qu’elle ne pourra se donner à lui car il lui rappelle un amour de jeunesse (« Ich hab’ Dich durchschaut ! »). Fritz paraît alors, et raconte comment il est devenu riche et célèbre mais aigri par sa quête infructueuse, comment il a cherché sa Grete de par le monde pour finalement la retrouver là, après avoir suivi le son merveilleux qui l’obsède (« Schuldbeladen und reuig »). Greta le choisit comme vainqueur du concours. Mais Fritz, comprenant qu’elle se prostitue, la repousse. De dépit, Greta se donne au Comte (« Zur rechten Stunde kommst Du »).
Acte III
Dans un théâtre, l’Acteur se plaint au Docteur Vigelius du rôle de cabot qui lui a été proposé pour le spectacle composé par Fritz, La Harpe, dont la création est en cours. Un Policier accompagne alors Gretel, qui a dû quitter la salle, gagnée par l’émotion. Mais elle est identifiée par un Individu douteux comme la prostituée de bas étage qu’il a visitée la veille. Elle est protégée par le Docteur Vilgelius qui voit là une occasion de se racheter de l’odieux tour qu’il lui a joué jadis (« Du sitzt nun wieder im Trock’nen »).
Le lendemain, Fritz, vieilli, médite sur sa vie qu’il sent proche de la fin (« Wie seltsam das ist ! »). Son ami Rudolf vient lui demander de remanier son œuvre, pour que la fin, qui a fait scandale, soit à la hauteur de la première partie (« Du, so früh »). Mais alors que le son de harpe merveilleux résonne de nouveau, Vilgelius se présente et lui annonce l’arrivée de Grete (« Ein Herr Doktor Vigelius »). Il trouve enfin le son merveilleux dans les bras de sa bien-aimée, et meurt avant d’avoir pu l’intégrer à son opéra (« Grete ! Grete ! Fritz ! Fritz ! »).