Argument
Prologue
La Victoire, Bellone (le dieu de la guerre) et la Gloire rendent hommage au Roi Louis, dont le seul objectif en bataille est d’assurer une paix durable, tandis que ses ennemis ne cherchent qu’à prolonger la guerre. Ils lui prédisent d’éclatantes victoires, ce qui réjouit le peuple.
Acte I
La magicienne Médée, qui a trouvé refuge avec son mari Jason et leurs deux enfants à Corinthe après avoir du fuir son père, qu’elle a trahi en aidant Jason à lui subtiliser la toison d’or, doute à présent de la fidélité de son mari. Elle l’accuse d’aimer Créuse, la fille du Roi Corinthe, Créon. Sa confidente, Nérine, la rassure : le Roi Créon a promis sa fille au Roi du royaume d’Argos, Oronte, en échange de son aide dans la guerre qui approche contre la Thessalie.
En effet, Jason ayant conquis la toison d’or, devait devenir roi de Thessalie, mais il découvrit en rentrant que son oncle Pélias avait tué sa famille et était monté sur le trône. Pour le venger, Médée trompa les filles de Pélias qui le découpèrent en morceaux. Acaste, fils de Pélias, monta sur le trône et entrepris d’attaquer Corinthe pour s’y venger de Jason et Médée.
Nérine formule l’hypothèse que Jason ne cherche à obtenir les faveurs de Créuse qu’à la seule fin de s’assurer de la fidélité de Créon, celui-ci pouvant préférer livrer le couple à son ennemi plutôt que d’engager son royaume dans une guerre meurtrière. Déterminée à se venger si Jason lui est infidèle, Médée décide toutefois de dissimuler ses craintes (« Un dragon assoupi »).
Jason paraît alors et confirme qu’il cherche à s’assurer le soutien de Créuse, à qui le père ne refuse rien. Celle-ci a d’ailleurs déjà offert de recueillir leurs enfants s’ils devaient fuir. Médée lui reproche toutefois sa cour assidue. Jason lui jure fidélité (« Que de tristes soucis ») et lui propose de ne plus voir la Princesse. Mais Médée, consciente qu’ils ont besoin d’elle, refuse cette proposition. Elle accepte également de faire offrande à cette dernière de la robe qu’elle convoite.
Resté seul, Jason fait part à son confident Arcas de la reconnaissance qu’il porte à Médée, mais également des sentiments qui l’assaillent pour Créuse, et qu’il peine à refréner. A ce moment, un chœur annonce l’arrivée d’Oronte (« Disparaissez, inquiètes alarmes »), auquel le Roi Créon demande que les honneurs soient prodigués. Le Roi d'Argos fait son apparition, certain de triompher dans la guerre qui s'annonce, mû qu’il est par son amour pour Créuse. Le peuple célèbre alors Jason et Oronte, les deux héros qui vaincrons les ennemis de Corinthe (« Courez aux champs de Mars », « Quel bonheur suit la tendresse »).
Acte II
Le Roi Créon approche Médée et lui promet d’accepter le combat plutôt que de la trahir. Mais il lui demande en échange de quitter Corinthe avant le soir, son peuple s’inquiétant de sa présence. Il souhaite en revanche que Jason reste, ayant besoin de lui pour conduire la bataille (« Faisons taire les mécontents »). Médée confie alors ses enfants à Créuse (« Princesse, c'est sur vous que mon espoir se fonde »).
De leur côté, Créon et Créuse se réjouisse de la tournure des événements, qui sourient aux amours de la Princesse, conscients toutefois de trahir Oronte en même temps que Médée. Le Roi informe alors Jason de la situation, ne lui cachant nullement la véritable raison de l’éloignement de Médée. Jason et Créuse se déclarent leur amour (« Qu'ai-je à résoudre encore ? »). A Oronte qui vient lui déclarer sa flamme, elle tient ensuite des propos ambigus, adressant ses transports à Jason en feignant de les lui destiner. Oronte fait alors jouer pour elle une pièce mettant en scène des captifs de l’amour (« Qu'elle est charmante »).
Acte III
Oronte propose à Médée de l’accueillir dans son royaume. Attirant les foudres d’Acaste contre lui, il obtiendra la main de Créuse. Médée lui révèle alors ses doutes sur la fidélité de Jason et sur les véritables raisons de son exil. Oronte est vite persuadé de la trahison de Créonte et de Créuse. Ils décident alors d’unir leurs forces pour obtenir vengeance (« Non, dans un cœur »).
Médée cherche alors à confronter Jason, qui l’assure une nouvelle fois de son amour et de sa fidélité. Mais il finit par s’enfuir, craignant de se laisser attendrir par la douleur de sa femme. Restée seule, Médée soupire de la trahison dont elle est maintenant certaine (« Quel prix de mon amour »). Elle résout dès lors d’exercer sa vengeance (« Dieux, témoins de la foi »). Elle invoque les esprits démoniaques, afin d’obtenir leur aide (« Noires filles du Stix ») et empoisonne la robe qu’elle dont elle doit faire cadeau à Créuse.
Acte IV
Jason admire la beauté de Créuse qui porte la robe offerte par Médée (« Ah ! que d'attraits »). Leur entretien est interrompu par l’arrivée d’Oronte qui interroge Jason sur le comportement de Creuse. La discussion conforte les soupçons du Roi d’Argos. Médée l’assure qu’elle empêchera l’union de Jason et de Créuse.
Créon vient alors la presser de partir. Elle lui annonce qu’elle partira aussitôt l’hymen de Créuse et Oronte scellé. Devant son effronterie, Créonte cherche à la faire enfermer. Mais Médée use de ses pouvoirs pour empêcher les gardes d’agir. Elle fait également apparaître des fantômes ayant la forme de femmes agréables, et qui charment le Roi. Celui-ci perd peu à peu la raison (« Noires divinités, que voulez-vous de moi ? »).
Acte V
Médée, satisfaite du sort de Créon, décide de pousser plus loin sa vengeance, en l’abattant également sur les objets chéris de Jason : Créuse et ses propres enfants (« Ne les épargnons pas ! »). Créuse paraît alors, lui demandant de faire cesser la folie de son père. Médée lui répond que son père sera rétabli aussitôt son hymen avec Oronte prononcé. Des clameurs désespérées retentissent alors (« Ah, funeste revers ! ») : Créon a assassiné Oronte avant de se donner la mort.
Créuse jure à Médée qu’elle poussera Jason à venger son père, mais Médée libère le poison de la robe : la vie de Créuse est emportée dans une intense souffrance (« Quel feu dans mes veines s'allume ? »), dans les bras de Jason à peine arrivé (« Ah, roi trop malheureux »). Jason court alors se venger. Mais Médée lui présente les cadavres de leurs deux enfants, le laissant au désespoir dans un palais en flammes, avant de s’envoler sur le dos d’un dragon.