Argument
Acte I
Bérénice, reine de Judée, est en chemin pour Rome, et le bruit court qu'elle vient épouser l'Empereur Titus, fils de Vespasien. Ce dernier a battu Vitellius, père de Vitellia, lors de la guerre civile pour l'accession au trône ayant suivi la mort de Néron dix ans plus tôt. Vitellia s'étant éprise de Titus, pourtant fils du meurtrier de son père, elle est jalouse du mariage programmé et du trône qui lui échappe. Elle presse Sextus, ami intime de Titus qui est épris d'elle, de la venger. Celui-ci proteste d'abord, mettant en avant la sagesse et la clémence de l'Empereur, puis finit par promettre de le tuer, de peur que Vitellia ne le rejette (« Come ti piace imponi, imponi »).
A peine sa promesse énoncée survient Annius, un ami de Sextus, qui annonce que Titus a renvoyé Bérénice et épousera une romaine, afin de contenter son peuple. Vitellia reprend alors espoir et demande à Titus d'attendre avant d'accomplir sa promesse. Celui-ci, comprenant que son amante lui échappe pour épouser l'Empereur, se désespère, mais Vittalia réclame sa confiance (« Deh se piacer mi vuoi »). Vittalia partie, Annius revient et demande à Titus d'obtenir de l'Empereur son accord afin qu'il puisse épouser Servilia, son amante et sœur de Titus. Ce dernier promet d'en parler à l'Empereur (« Deh prendi un dolce amplesso »).
Devant le Capitole, Titus se présente aux romains. Publius, son conseiller, et Annius lui annoncent que le Sénat a décidé de faire construire un temple en son honneur, mais Titus refuse et propose que les l'argent destiné à ce projet aille plutôt aux victimes du Vésuve. Puis, seul avec Sextus et Annius, il leur fait part de la déchirure qu'a été le renvoi de Bérénice. Mais pour satisfaire le peuple, il s'unira à une romaine : Servilia. En entendant le nom de son amante, Annius se glace, mais laisse parler sa loyauté envers celle qu'il l'aime et envers l'Empereur, en appuyant le choix de celui-ci. Titus, qui cherche à récompenser l'amitié de Sextus en épousant sa sœur et pense ainsi le combler, explique que sa bonté est sa seule joie, tout le reste n'étant que tourment et servitude (« Del più sublime sogli »).
Annius retrouve Servilia et lui annonce la décision de l'Empereur de l'épouser. Mais celle-ci lui renouvelle son serment de fidélité (« Ah perdona al primo affetto »). Puis elle s'enquiert de l'Empereur et lui avoue son amour pour Annius. Titus, que la vérité lui soit dite au risque de déplaire, renonce à son projet de mariage et bénit l'union d'Annius et de Servilia (« Ah, se fosse intorno al trono »). Vittalia arrive alors que Titus quitte les lieux. Elle s'incline devant Servilia, ayant appris le choix de l'Empereur. Celle-ci, restant évasive, lui déclare que Titus finira peut être par la choisir, puis s'en va. Vittalia n'étant pas au courant du revirement de Titus et prenant ces propos pour du mépris, jure de se venger. Elle presse alors Sextus de passer à l'action, lui faisant une nouvelle fois du chantage affectif. Celui-ci s'élance vers sa mission. Publius et Annius font alors leur entrée pour annoncer à Vittalia que Titus l'a choisie pour épouse. Alors qu'ils lui rendent un premier hommage, celle-ci est frappée d'épouvante, ne pouvant plus retenir Sextus (« Vengo... aspettate... Sesto ! »).
Au moment d'agit, Sextus est pris de remords à l'idée d'assassiner son roi et son ami. Mais une révolte ayant déjà éclatée sur ses ordres, mettant le feu au Capitole, il ne peut plus reculer et part accomplir son forfait. Pendant ce temps, Annius, Servilia, et Publius s'inquiètent pour Titus dont la vie est en danger tandis que Vitallia cherche Sextus pour l'arrêter (« Deh, conservate, oh Dei »). Celui-ci paraît enfin, annonçant à tous la mort de l'Empereur.
Acte II
Annius apprend à Sextus que Titus est toujours vivant : celui qui a tenté de l'assassiné l'a confondu avec un autre. Sextus lui avoue alors son crime et son projet de fuir Rome. Annius le convainc de rester, personne n'étant au courant de sa trahison, et de racheter sa faute par un dévouement plus grand encore (« Torna di Tito a lato »). Mais Vitallia approche et lui demande de fuir, craignant plus que son implication soit révélée que pour la vie de Sextus. Publius entre alors et explique à Sextus que celui qu'il a frappé, pensant qu'il était l'empereur, vit encore, et l'a reconnu. Il vient l'arrêter. Sextus se tourne alors vers Vittalia et lui reproche son ingratitude. Celle-ci sent alors seulement le remord la tourmenter, tandis que Publius s'apitoie sur les larmes de Sextus (« Se al volto mai ti senti »).
Dans la salle du trône, le peuple rend hommage au Créateur pour avoir sauvé Titus. Cette marque d'amitié de son peuple touche le souverain (« Ah grazie si rendano »). Mais Titus est tourmenté : il attend que le sénat rende ses conclusions suite à l'audition de Sextus, qu'il ne peut imaginer coupable. Publius, plus réaliste, le prépare à la triste nouvelle (« Tardi s'avvede d'un tradimento »), et à peine Annius a-t-il le temps d'implorer la pitié de Titus que Publius revient. Sextus a avoué son crime et est condamné à être livré aux fauves. Il ne reste plus à Titus qu'à signer le décret. Annius, de nouveau, implore la clémence de Titus (« Tu fosti tradito: ei degno è di morte »). Resté seul, Titus est partagé entre sa rancœur et son amitié pour Sextus. Il décide de l'entendre avant de le condamner.
Sextus lui est ammené. Les deux amis se dévisagent, ne se reconnaissant plus (« Quello di Tito è il volto ! »). Titus interroge Sextus qui est rongé par le remord, mais il perd patience en constatant que l'accusé refuse de lui confier la véritable raison de son forfait. Il le condamne alors à mort. Avant d'être emmené, Sextus confie à l'Empereur qu'il n'est pas tourmenté par sa mort prochaine, mais par sa trahison (« Deh per questo istante solo »). Titus signe alors le décret. Mais jugeant alors cette attitude indigne de lui et préférant être accusé de pitié plutôt que de sévérité, il déchire le décret mais ordonne qu'on le conduise avec Sextus à l'arène où le peuple attend déjà. Avant de quitter les lieux, il réaffirme sa volonté de ne pas régner par la terreur (« Se all'impero, amici Dei »).
Vitallia interroge Publius qui lui explique qu'il doit emmener Sextus à l'arène. Peu émue du sort de celui-ci, elle cherche alors à savoir s'il a parlé à Titus. Apprenant que les deux amis ont eu une longue conversation en tête-à-tête, elle se croit dénoncée. Mais Annius et Servilia la rejoignent et lui demandent d'intercéder pour Sextus auprès de l'Empereur, son futur mari. Apprenant que Titus a donné des ordres pour que le mariage ait lieu le soir même, elle comprend que Sextus n'a pas parlé et réalise le sacrifice qu'elle doit à son amour. Malgré tout, elle hésite à suivre le jeune couple. Servilia lui rappelle alors que ses larmes ne peuvent suffire à sauver Sextus (« S'altro che lacrime »). Servilia se résout alors à abandonner ses rêves de pouvoir et de mariage (« Non più di fiori vaghe catene »).
A l'arène, Titus entre dans sa loge, acclamé par le peuple (« Che del ciel, che degli Dei »). Sextus lui est amené. Alors que l'Empereur s'apprête à énoncer la sentence, Vitallia s'approche et dénonce son propre rôle dans le complot. Malgré tout, Titus décide de ne pas sombrer dans la colère et pardonne à tous. L'Empereur réaffirme son désir d'agir pour le bien de la Cité tandis que le peuple l'acclame.