Argument
Prologue
A la porte des Enfers, Virgile se fait le guide de Dante. Ce dernier exprime sa crainte à l'idée de descendre dans le Royaume des morts. Les deux descendent tout de même, au milieu des gémissements. Ils arrivent dans le deuxième cercle des enfers : celui accueillant les âmes des pêcheurs dont la raison a succombé devant les transports amoureux et les plaisirs charnels. Ils sont condamnés à flotter dans le vent, bringuebalés et entrechoqués, dans une obscurité complète.
Dante fait part de son désir de parler à deux d'entre eux dont la douleur l'émeut particulièrement. Il les interroge sur les raisons de leur séjour en enfer. Ceux-ci commencent leur récit (« Нет более великой скорби в мире », « Il n'est de plus grande douleur en ce monde »).
Premier tableau
Au XIIIème siècle, à Ravenne, dans le château des Malatesta, Lanceotto promet à un cardinal de combattre les ennemis du Pape, les gibelins, partisans du Saint-Empire germanique. Alors que son armée se prépare à partir, Lanceotto regrette son ardeur au combat, disparue depuis son mariage avec Francesca. En effet, Lanceotto avait envoyé son frère, Paolo, pour sceller le mariage. Mais le père de Francesca, craignant que sa fille ne refuse d'épouser le difforme Lanceotto, lui a fait croire qu'elle épouserait le beau et fier Paolo, dont elle est tombée amoureuse. Depuis, Francesca maintient sa fidélité à Paolo et dédaigne Lanceotto. Ce dernier se promet de les punir tous deux s'il les découvrait coupables, et prend la résolution de découvrir par la ruse si sa jalousie est justifiée (« Ничто не заглушит ревнивых дум », « Rien ne peut apaiser mes pensées jalouses »).
Alors que Francesca paraît, Lanceotto lui annonce son départ au combat. Elle indique alors envisager de se retirer dans un couvent jusqu'à son retour. Mais Lanceotto lui propose de rester au château, protégée par Paolo, ce qu'elle accepte. S'impatientant devant la froideur de son épouse, Lanceotto la conjure de lui prodiguer un signe d'amitié, ce que lui refuse Francesca (« Нет ! Не подчиненья, нет! Любви твоей хочуя ! », « Non, je ne veux pas de votre soumission, non ! »).
Second tableau
Paolo et Francesca sont seuls dans une chambre du château. Ils lisent l'histoire de Lancelot et Guenièvre, de leur amour coupable mais irrépressible. A chaque occasion, Paolo trace des parallèles avec leur propre histoire. Mais Francesca lui rappelle inlassablement l'impossibilité de leur amour (« Прекрасная Гиневра, удалив прислужниц », « La belle Guenièvre était assise, seule »). Seule la mort pourra en effet leur permettre d'être ensemble, pour l'éternité (« О, не рыдай, мой Паоло, не надо », « Ne pleure pas mon Paolo, il ne faut pas »). Mais Paolo, entendant vivre son amour terrestre, lui adresse un discours passionné (« На что мне рай сего красой бесстрастной », « Que m'importe le paradis et sa splendeur sans passion »). Francesca finit par céder et l'embrasse (« С тобою ад мне лучше рая », « À tes côtés, l'enfer est un véritable paradis »). Mais Lanceotto paraît alors et surprend les amants. Les damnant, il les tue tous les deux (« Нет! Вечное проклятье », « Non ! Damnation éternelle »).
Epilogue
Aux enfers, les âmes damnées tourbillonnent autour des deux amants. Lorsque ceux-ci disparaissent, Dante tombe, inconscient.