Argument
Acte I
Le Capitaine, qui se fait raser par le soldat Franz Wozzeck dans sa chambre, demande à ce dernier de porter plus d’attention à son ouvrage : il le juge trop empressé pour être honnête. Son enfant né hors mariage prouve d’ailleurs son manque de morale. Wozzeck explique ses manquements par sa pauvreté (« Langsam, Wozzeck, langsam »).
Plus tard, Wozzeck coupe du bois avec son ami Andrès. Ce dernier chante une chanson mais est interrompu par Wozzeck qui craint que le bois ne soit maudit. Pris d’hallucinations, il voit un grand feu montant jusqu’au ciel, qu’Andrès ne perçoit pas (« Du, der Platz ist verflucht »).
Marie et son fils sont à leur fenêtre, regardant le défilé militaire passer. Elle observe la plastique des soldats tandis que son amie, Margret, admire le Tambour-Major qui conduit la fanfare. Margret moquant son enfant illégitime, Marie referme la fenêtre et chante une berceuse à son fils (« Tschin Bum, Tschin Bum »). Wozzeck surgit, toujours poursuivi par ses hallucinations. Marie lui tend son enfant pour le calmer. Mais Wozzeck s’enfuit. Marie s’inquiète de son comportement (« Wer da ? Bist Du's, Franz ? »).
Wozzeck rend visite à son Docteur qui lui reproche vivement de ne pas suivre ses instructions et ses étranges théories, pour lesquelles il le paie trois sous par jour. Mais lorsque Wozzeck lui décrit ses hallucinations, le docteur semble en être satisfait et augmente ses émoluments, persuadé que ses théories seront bientôt prouvées et le rendront immortel (« Was erleb' ich, Wozzeck ? »).
Devant sa porte, Marie admire le Tambour-Major, qui lui fait la cour. Malgré de timides remontrances, la jeune femme se laisse étreindre (« Geh' einmal vor Dich hin »).
Acte II
Marie se regarde dans un miroir, portant les boucles d’oreilles offertes par le Tambour-Major, s’imaginant grande dame (« Was die Steine glänzen ? »). Wozzeck entre dans sa chambre et l’interroge sur la provenance des bijoux. Marie prétend les avoir trouvées. Wozzeck n’est pas dupe, mais préfère ne pas insister. Il lui donne l’argent qu’il a durement gagné. Restée seule, Marie s’accuse d’être mauvaise (« Was hast da ? »).
Le Docteur et le Capitaine se rencontrent. Le premier prétend que la santé du second est dégradée afin de l’effrayer. Wozzeck les croise. S’amusant de lui et de son activité de barbier, ils lui demandent s’il n’a jamais retrouvé un poil de Tambour-Major chez lui. La colère monte chez Wozzeck qui comprend l’insinuation (« Wohin so eilig, geehrtester Herr Sargnagel ? »).
Wozzeck se précipite chez lui et confronte Marie, qui répond par des banalités aux questions du soldat. Alors qu’il lève la main au-dessus d’elle, celle-ci s’écrit qu’elle préfèrerait être tuée que battue. L’idée fait son chemin chez Wozzeck (« Guten Tag, Franz »).
Dans une auberge, les convives dansent et se saoulent (« Ich hab' ein Hemdlein an, das ist nicht mein »). Marie et le Tambour-Major sont parmi eux et valsent. Wozzeck surgit et les remarque. Alors qu’il s’apprête à les empoigner, la musique s’arrête et chacun regagne sa place. Andrès entonne un air qui est repris par l’assemblée (« Ein Jäger aus der Pfalz »). Un artisan réplique par un couplet vantant l’ivrognerie et l’instinct meurtrier des hommes. Le Fou vient s'asseoir à côté de Wozzeck et déclare sentir l’odeur du sang (« Jedoch, wenn ein Wanderer »).
Andrès et Wozzeck sont allongés côte-à-côté à la caserne. Wozzeck confie ses envies de meurtres à son ami, qui lui conseille de dormir. Le Tambour-Major entre et se vante d’avoir Marie pour maîtresse, puis il brutalise Wozzeck. Andrès s’endort sans venir en aide à son ami. L’idée de meurtre mûrit encore dans l’esprit de Wozzeck (« Andres ! Ich kann nicht schlafen »).
Acte III
Seule dans sa chambre, Marie feuillette la Bible, gagnée par la culpabilité (« Und ist kein Betrug in seinem Munde »).
Plus tard, Marie et Wozzeck se promènent dans la forêt. Marie s’inquiète des paroles sombres de son compagnon. Soudain, celui-ci sort un couteau et la tue (« Dort links geht's in die Stadt »).
Dans une taverne, Wozzeck boit et chante. Margret remarque du sang sur son bras et lui pose des questions. Wozzeck s’enfuit (« Tanzt Alle ; tanzt nur zu »).
Wozzeck se précipite sur les lieux de son crime afin de retrouver l’arme qui pourrait le trahir. Il la jette dans un lac. Puis, pensant l’avoir jetée trop près, il entre dans l’eau pour la retrouver. Pensant voir du sang partout, il perd l’équilibre et se noie. Le Docteur et le Capitaine, passant à proximité, entendent sa plainte. Mais effrayés par l’atmosphère lugubre, ils n’investiguent pas plus et quittent les lieux (« Das Messer ? Wo ist das Messer ? »).
Devant chez Marie, des enfants jouent. L’un d’eux annonce au fils de cette dernière que sa mère a été retrouvée morte sur le chemin. Poursuivant leur jeu, ils courent tous sur les lieux pour n’en rien manquer (« Ringel, Ringel, Rosenkranz »).