Argument
Acte I
En 326 avant Jésus Christ, Alexandre le Grand vient de défaire Poros, roi du royaume indien des Paurava (situé dans l’actuel nord du Pakistan), durant la bataille de l'Hydaspe. Ce dernier ne vit plus que pour se venger et pour son amante, Cleofide, reine d’un autre royaume des Indes. Afin de tromper son ennemis, il échange son costume avec le général de son armée, Gandarte (« È prezzo leggero »). Face à Alexandre, Poros se fait passer pour Asbite : devant son courage, Alexandre décide de lui laisser la vie sauve et lui offre une arme. Poros est bien décidé à la retourner contre le conquérant (« Vedrai con tuo periglio »). Timagene, le confident d'Alexandre, lui amène Erissena, la sœur de Poros qui a été faite prisonnière. Alexandre ordonne sa libération (« Vil trofeo d'un'alma imbelle »). Timagene est épris d’Erissena, mais celle-ci, sous le charme d’Alexandre, le repousse (« Chi vive amante sai che delira »). Timagene, jaloux, est prêt à trahir Alexandre (« O sugli estivi ardori »).
Poros vient trouver Cleofide et, la pensant amante d’Alexandre, laisse éclater son dépit. Vite rassuré, il promet de ne plus laisser sa jalousie paraître (« Se mai più sarò geloso ») tandis que Cleofide lui promet fidélité (« Se mai turbo il tuo riposo »). Mais malgré son serment, Poros peine à la croire (« Se possono tanto »). De son côté, Erissena, dont la main est promise à Gandarte, ne cache pas son attirance pour Alexandre (« Compagni nell'amore »), ce qui déplait grandement à son fiancé (« Voi che adorate il vanto »).
Cleofide tente d’amadouer Alexandre. Mais, toujours jaloux, Poros vient troubler leur conversation sous les traits d’Asbite. Alexandre ne s’en laisse pas conter (« Se amore a questo petto »), laissant les deux amants se disputer (« Se mai turbo il tuo riposo »).
Acte II
Poros est résolu à profiter d’une visite d’Alexandre pour l’attaquer, avec l’aide de Timagene. Erissena, tenue à l’écart, regrette de ne pouvoir pas aller à la rencontre du conquérant (« Non sarei sì sventurata »). Poros se réjouis de la confiance qu’affiche Alexandre, qui doit lui permettre de le tromper plus facilement (« Senza procelle ancora »). Comme prévu, Alexandre et son armée sont attaqués par surprise.
Au milieu du champ de bataille dévasté, Poros et Cleofide se réconcilient (« Sommi dèi, se giusti siete »). Mais Alexandre a triomphé et les fait prisonnier (« D'un barbaro scortese »). Cleofide réaffirme, par une voie détournée, sa fidélité à Poros (« Digli che io son fedele »). Poros reproche à Timagene l’échec de leur attaque. En gage de sa dévotion, ce dernier lui rend la liberté. Poros reprend confiance (« Destrier, che all'armi usato »), pendant que Timagene est déterminé à provoquer la chute d’Alexandre (« È ver che all'amo intorno »).
Au palais, Alexandre annonce à Cleofide que l’armée réclame sa mort pour venger la perfide attaque de Poros, mais lui propose de l’épouser pour calmer les ardeurs meurtrières. Gandarte, sous les traits de Poros, surgit alors et offre sa tête à la place pour calmer les soldats. Pris d’estime pour ce geste courageux, Alexandre libère tous ses prisonniers et ordonner le mariage de Cléofide et de -celui qu’il pense être- Poros (« Se è ver che t'accendi »). Cependant, Timagene a fait courir le bruit qu’Asbite était mort afin de couvrir sa libération. Croyant avoir perdu son amant, Cleofide renonce à la vie (« Se il ciel mi divide »). Alors qu’Erissena est également au désespoir, Gandarte tente de la réconforter (« Se viver non poss'io »). Erissena reste décontenancée (« Di rendermi la calma »).
Acte III
Poros, bien vivant, retrouve Erissena et lui explique le nouveau complot par lequel il espère tuer Alexandre, de nouveau grâce à Timogene (« Risveglia lo sdegno »). Mais Erissena tremble pour la vie d’Alexandre. Cleofide, pensant Poros mort et pour sauver son royaume, annonce à Alexandre qu’elle accepte sa proposition de mariage. Cela contrarie Erissena : Cleofide la recadre (« Se troppo crede al ciglio »).
Trompée par la fureur d’Alexandre, dont le peuple rejette l’idée d’un mariage avec Cleofide, Erissena croit le complot éventé et cherche à se disculper. Ce faisant, elle révèle la trahison de Timogene. Alexandre chasse Erissena, désolée (« Come il candore »), puis confronte Timogene (« Serbati a grandi imprese »). Ce dernier est pris de remords (« Finché rimango in vita »).
De son côté, Poros apprend que le mariage de Cleofide et Alexandre se prépare, ce qui le plonge dans une furieuse jalousie (« Dov'è? Si affretti »). Gandarte lui promet son aide (« Mio ben ricordati »), tandis qu’Erissena demeure troublée (« Son confusa pastorella »). Mais dès les premiers instants de la cérémonie, Cleofide annonce son intention de se donner la mort : elle est l’amante de Poros et doit rejoindre la tombe avec lui (« Ombra dell'idol moi »). Mais Poros surgit, prêt à mourir auprès d’une si fidèle épouse. Magnanime, Alexandre offre la main de Cleofide à Poros, et marie Gandarte à Erissena, non sans lui avoir fait don d’un royaume. Tous chantent la gloire d’Alexandre (« Serva ad eroe sì grande »).