Argument
Prologue
En pleine préparation d’un opéra, les allégories de la Peinture, de la Poésie et de la Musique se disputent la primauté de leur art. La Magie intervient et fait apparaître une scène sur laquelle se jouera un opéra ayant pour thème la captivité de Ruggiero dans le palais d’Atlante et sa libération par Bradamante (« Vaghi rivi, perché andate fuggitivi »).
Acte I
Dans le palais labyrinthique du mage Atlante, Angelica est enlevée par un géant : son amant Orlando se précipite à sa rescousse, mais ne parvient pas à les retrouver (« Lassa ! Chi mi soccorre »). Le géant n’est autre qu'Atlante lui-même, qui a construit son palais pour y protéger contre son gré Ruggiero du terrible destin qui l’attend (« Tra tant’altri guerrieri »). A l’entrée du château, Bradamante se lamente (« Sol per breve momento »). Elle confie alors à Marfisa l’amour ardent qui la consume : c’est pour retrouver ce dernier qu’elle a rejoint ces lieux, prévenue par Melissa qu’elle y retrouverait son bien-aimé (« Qual nuovo affanno il tuo gioir invola »).
Sacripante, Roi de Circassie (au nord du Caucase), et Ferrau sont eux aussi à la recherche d’Angelica (« Ogni fatica, o Sacripante ») : ils gardent espoir malgré la difficulté de la tâche (« O speme gratida »). De son côté, Angelica sait qu’Orlando et Sacripante sont à sa recherche, guidés par l’amour. Mais elle ne brûle que pour Ruggiero (« Nelle spiagge vicine »). Justement, ce dernier paraît et l’interroge sur les raisons pour lesquelles elle a disparu après qu’il l’ait sauvée d’une baleine (« Angelica beltade, ove ne vai ? »). Mais Bradamante les surprend et accuse Ruggiero d’infidélité : Angelica a d’ailleurs a son doigt un anneau magique qu’elle avait donné au guerrier en gage de son amour (« Or quale sdegno ha la tua mente accesa ? »). Resté seul, Ruggiero se désespère de cette accusation (« Oh, come è breve l’ora »).
Accompagnée d’Alceste, Fiordiligi est de son côté à la recherche de son mari Brandimarte (« Tu per gli altrui ») : elle s’élance, guidée par l’Echo (« Se mi toglie mia sventura »). Orlando est partagé entre la peine qu’il ressent de ne pas être aimé d’Angelica et son ardent désir de la sauver malgré tout (« Tra tanti avvolgimenti, ond’è ripieno »).
Pendant ce temps, Prasildo pénètre également dans le palais, à la recherche d’Iroldo, mari de son amante qu'il entend sauver (« Non è pendice in queste selve »), tandis que Mandricardo, escorté de Gradasso, y entre espérant y trouver sa Doralice, enlevée la veille par une nymphe au visage surhumain (« Ove sei tu ? Qual parte »). Le mage Atlante repère une jeune femme, Olimpia, qui passe près de son palais (« Per la frondosa riva ») : il envoie huit nymphes l’attirer vers son labyrinthe (« Di Cupido entro alla regia »). Par ses ruses, le mage Atlante désoriente ses hôtes, jusqu’à épuisement (« Se il petto, in cui t’annidi ») : un chœur de fantômes s’apitoie sur leur sort (« Ahi, che stranacecita »).
Acte II
Seul, Ruggiero se lamente d’être fui par Bradamante (« Deh, dimmi, aura celeste »). Lorsqu’il la croise, cette dernière l’évite de nouveau (« Aspra doglia infinita »). Alors que Mandricardo s’apprête à abandonner sa quête (« A che fra queste soglie »), il aperçoit sa Doralice : bien que craignant d’être trompé par un enchantement, il décide de rester dans le palais pour la délivrer (« Dove, dove mi lassi »). Tandis qu’Atlante attire quatre demoiselles dans son palais par une nouvelle ruse (« Stuol di vaghe donzelle »). Iroldo choisit à son tour de persévérer afin de retrouver son épouse (« Par, che m’accenni il core »).
Tout aussi épuisé, Sacripante retrouve enfin Angélique : il lui promet de l’escorter jusqu’à son père, le Roi de Cathay (Nord de la Chine), Galafrone (« Ove più mi rivolgo »). Mais surgit alors son compagnon Ferrau, lui aussi amoureux d’Angelica, puis Orlando : les trois chevaliers se querellent. Pour les départager, Angelica propose d’être accompagnée par celui qui l’attrapera. Mais utilisant son anneau magique, elle disparaît à leurs yeux (« Cotanta impresa a Ferrau s’aspetta »). Comme son compagnon d'infortune Iroldo, Prasildo parvient à vaincre son désir de quitter le palais (« Sperai trovar Iroldo »). Ruggiero, quant à lui, erre toujours, en proie au malheur (« Qui vorrà mai seguace esser ») pendant que Bradamante songe à se venger de lui. Pourtant, lorsqu’elle le retrouve, sa force l’abandonne (« Dove mi spingi, amore, dove »). Alors qu’Angelica se résout à se passer de ses trois amants querelleurs pour quitter le palais, Atlante lui promet, si elle s’attarde, qu’elle sauvera la vie de son futur amant (« Di quei prodi guerrieri »). Ce dernier lui apparaît dans une vision : elle, pourtant rétive à l’amour, s’y attache aussitôt (« O come ben distinto »).
Fiordiligi, Olimpia, Marfisa, Prasildo et Alceste devisent sur les bienfaits de l’amour (« Fiodiligi là viene »). Un Nain alerte alors Atlante de la tentative de fuite de deux demoiselles (« Ostrana fantasia »). Atlante se transforme en Géant pour rattraper les fuyardes, et accepte que le Nain transmette une lettre de Ruggiero à Bradamante (« Non cosi presto il fero sdegno »). Le Géant autorise les deux demoiselles à quitter le palais à la condition qu’elles renoncent à l’amour (« Que non puote sereno sguardo »). Attiré par des jeunes filles, c’est cette fois le guerrier Astolfo qui pénètre dans le palais (« Non tra’ fiori l’onor verace »). Le Nain transmet la lettre à Brandamante : Ruggiero y explique qu’il a donné son anneau à Angelica pour sauver un innocent (« Se qui più nulla io spero »). Voyant cette dernière approcher, Brandamante la confronte. Angelica lui confirme qu’elle n’est pas amoureuse de Ruggiero mais d’un chevalier vu en songe (« Lassa, in che strani modi amor »). Craignant que l’arrivée d’Astolfo ne gâte ses plans, Atlante décide de le piéger (« Fin, che Astolfo qui resta »). Ses compagnons, Olimpia, Alceste, Prasildo, Mandricardo, Marfisa, Orlando et Gradasso voient en lui d’insondables dangers et le pourchassent. Pour ne pas les combattre, Astolfo se livre : par cet acte bienveillant et téméraire, il est reconnu de ses amis (« Entro all’ampio giardin »). Des jeunes filles espèrent la fin des tourments endurés par les hôtes du palais (« Via di qua vada ogni cura »).
Acte III
Ruggiero et Bradamante se sont réconciliés (« Per quel puntofelice »). Mais paraît Atlante qui a pris les traits de Ruggiero sème le doute : Bradamante ne peut distinguer son vrai amant du mage. Ruggiero propose de révéler la vérité par les armes : Atlante est démasqué et révèle le moyen pour faire disparaître ses enchantements (« Ove, o mia speme, ove rivolgi i passi ? »).
Pendant ce temps, Fiordiligi se morfond de ne pas trouver son mari Brandimarte (« In qual chiuso confine »). Orlando et Gradasso s’allient dans l’espoir de faire tomber les murs de ce palais maudit (« Là negli ampi giardini »), tandis qu’Olimpia et Doralice se disputent de nouveau sur les vertus de l’amour (« Come vuoi, Doralice »). De son côté, Alceste court en vain après une apparition de sa bien-aimée Lidia (« Deh, ferma il piè fugace »).
Les enchantements d’Atlante s’estompent (« Omai l’ingegnio »). Angelica entonne une chanson, accompagnée d’Orlando et Prasildo (« Se con placidi sguardi »). Mandricardo et Doralice se retrouvent (« O gentil Doralice ») et Marfisa chante à son tour (« Si tocchi tamburo »). Atlante se soumet à la force de la loyauté et de la valeur, et libère ses hôtes de son palais enchanté (« Or, che più far poss’io »).