Argument
Kalîla raconte les rêves de gloire de son frère, Dimna : ce dernier, croisant le Roi chaque jour, a noué une relation cordiale avec ce dernier. A présent, il est préoccupé des dangers qui entourent le souverain. Sa sœur le conjure de s’en tenir éloigné (« J’ai hâte d’être à demain »). De son côté, le Roi se sent accablé par les soucis et par la peur (« Les soucis du trône »). Sa mère l’encourage à persévérer et à gouverner avec sagesse (« Ton nom est le pilier »).
Quelques temps plus tard, Dimna a profité de l’angoisse du Roi pour tenir auprès de lui un rôle de conseiller de confiance. Il lui promet ainsi d’obtenir des renseignements sur un poète, Chatraba, dans lequel le Roi voit un possible opposant charismatique (« Oh Dimna, as-tu entendu »). Mais la mère du Roi conseille à ce dernier de ne se fier à personne, pas même à Dimna et lui reproche ses angoisses, indignes d’un roi (« Combien de fois te l’ai-je dit ? »).
Le poète, Chatraba, chante la misère du peuple, dans la rue (« Sous les rires, derrière le visage »). Afin de l’éloigner du peuple, Dimna décide de le faire vivre sous les ors du palais. Pour vaincre les réticences de l’artiste, il lui explique que c’est ainsi qu’il pourra véritablement changer les conditions de vie du peuple. Ainsi, il parvient à le présenter au Roi. Mais d’emblée, le charisme du poète lui ouvre le cœur du souverain (« Dimna, quelles nouvelles apportes-tu ? »). Régulièrement, dans les jours qui suivent, Chatraba chante la Vie au Roi, lui permettant de s’évader de son palais dont il ne sort jamais par crainte de l’extérieur (« Il me prend l’envie de voler »). Petit à petit, Chatraba parvient à intéresser le Roi aux problèmes du peuple (« Sire, il y a dans votre peuple »).
Cette amitié naissance éveille la jalousie de Dimna (« Je ne les laisserai pas rester amis »). Malgré les avertissements de sa sœur Kalïla, Dimna décide d’écarter par tout moyen Chatraba de l’entourage du Roi (« Ma sœur, nous avons semé »). Kalïla raconte alors une fable montrant que l’on est toujours trahi par ceux en qui l’on a le plus confiance (« Un jour, les arbres m’ont raconté »). Ainsi, Dimna parvient à semer le doute dans le cœur du Roi (« Les chansons de Chatraba sont belles »). La mère de ce dernier lui reproche également amèrement sa naïveté : un roi ne peut avoir d’ami sans perdre son pouvoir (« Tu t’enfonces de plus en plus »). Dimna se rend ensuite auprès de Chatraba et lui annonce que le Roi a peur de lui et projette de sombres actions contre le peuple : feignant d’être son ami, il lui conseille d’aller trouver le Roi pour le convaincre de renoncer à son projet (« On dit que tes chansons »). La rencontre du Roi et de Chatraba vire à la dispute, le venin de Dimna poussant chacun à la défiance (« Chatraba, maître des paroles »). Chatraba est condamné à mort : son exécution pousse cependant le peuple à la révolte. Pour le calmer, la mère du Roi, décide de leur livrer Dimna, le responsable de la mort du poète : celui-ci est enfermé dans l’attente d’un procès. Sa sœur vient lui rendre visite, et le renie, voyant ce dernier sans remord (« Le feu qui te poussait »). Réduit au silence, le chant de Chatraba se fait assourdissant (« Les gens ont un cœur de pierre »).