Argument
Acte I
Au cours d’une chasse, le Prince Golaud, petit-fils du Roi Arkel d’Allemonde, s’est perdu dans la forêt. Près d’un cours d’eau, une jeune femme pleure. Golaud l’approche mais elle refuse d’expliquer d’où elle vient et ce qu’elle fuit. Elle refuse également que Golaud ramasse une couronne jetée dans l’eau. Tout juste accepte-t-elle de se nommer : Mélisande («Je ne pourrai plus sortir de cette forêt ! »).
Au palais royal, Geneviève, la fille du vieux Roi Arkel, lit une lettre envoyée par Golaud : voilà six mois qu’il a épousé Mélisande, bien qu’il ne sache toujours rien d’elle. Redoutant la réaction d’Arkel, il demande à son demi-frère Pelléas de lui envoyer un signe si le Roi accepte d’accueillir sa jeune épouse inconnue. Akel ne s’oppose pas à ce mariage, bien qu’il eût préféré voir son petit-fils épouser la Princesse Ursule après la mort de sa première femme qui l’a tant attristé. Depuis, son fils Yniold restait son unique raison de vivre (« Voici ce qu'il écrit à son frère Pelléas»).
Pelléas paraît alors : un ami, Marcellus, lui annonce sa mort prochaine et lui demande de venir à son chevet. Mais Arkel refuse de le voir partir alors que Golaud est sur le point de revenir et que le père de Pelleas est également à l’agonie, atteint d'une grave maladie (« Qui est-ce qui entre là ? »).
Le signal ayant été donné, Golaud parvient au château en compagnie de Mélisande. Peu après, Geneviève, Pelléas et Mélisande observent le bateau qui a conduit le couple princier s’éloigner au loin, tandis qu’une tempête est annoncée. Geneviève part s’enquérir du petit Yniold, laissant Pelleas raccompagner Mélisande. En chemin, le jeune homme annonce à sa belle-sœur son possible départ le lendemain. Mélisande en est affectée (« Il fait sombre dans les jardins »).
Acte II
Pelléas fait découvrir à Mélisande un espace du parc qu’il affectionne : une très profonde fontaine qui a la réputation de rendre la vue aux aveugles. Alors que midi sonne, Mélisande y fait tomber sa bague de fiançailles dans l’eau en jouant à la faire sauter dans sa main : celle-ci sombre dans les profondeurs sans qu’il soit possible aux deux jeunes gens de la récupérer («Vous ne savez pas où je vous ai menée ? »).
Plus tard, Mélisande veille sur Golaud, à son chevet. Ce dernier souffre de légères blessures après un accident de cheval survenu au moment où midi sonnait. Mélisande confie son mal-être à son mari. Ce dernier lui prend les mains pour la réconforter, et constate que la bague manque. La jeune femme ment et lui dit l’avoir perdue dans une grotte près de la mer. Désespéré, Golaud la somme d’y retourner le soir-même afin de la retrouver : il accorde en effet une importance insoupçonnée à cette bague chargée d’histoire («Ah ! ah ! tout va bien, cela ne sera rien»).
Mélisande se rend dans la grotte accompagnée de Pelléas. Ce dernier lui recommande d’observer les lieux afin d’être en mesure de répondre aux questions de Golaud. Ils remarquent trois vieux pauvres endormis poussés par la famine jusque dans la grotte (« Oui, c'est ici, nous y sommes»).
Acte III
A la fenêtre d’une tour, Mélisande se coiffe, chantant une chanson («Mes longs cheveux descendent jusqu'au seuil»). Pelléas passe alors sous la fenêtre et demande à voir ses cheveux dénoués. Il lui annonce son départ le lendemain. Mais Mélisande le convainc de reporter son départ. Soudain, sa longue chevelure se dénoue et retombe jusqu’à Pelléas qui l’embrasse avec passion. Golaud les surprend dans leur jeu et les réprimande (« Holé ! Holé ! ho ! Qui est là ? »).
Le lendemain, Pelléas et Golaud pénètrent dans le souterrain du château. Ce dernier montre à son demi-frère un gouffre dont s’échappe une odeur de mort (« Prenez garde. Par ici, par ici»). Pelléas se précipite hors de la grotte afin de retrouver l’air pur. Golaud, revenant sur l’épisode de la veille, demande à son demi-frère d’éviter dorénavant la présence de sa femme, qui porte son enfant (« Ah ! je respire enfin ! »).
Devant le château, Golaud discute avec son fils, Yniold. Celui-ci se glissant partout, il le questionne afin de comprendre quelle relation unit Pelléas et Mélisande. Sa jalousie lui faisant perdre la tête, il demande au jeune garçon d’épier la jeune femme, lui serrant la main jusqu’à lui faire mal (« Viens, nous allons nous asseoir ici »).
Acte IV
Pelléas demande à Mélisande de pouvoir s’entretenir avec elle, le soir même, près de la fontaine des aveugles. Son père, malade de longue date, semble à présent guéri : Pélleas est résolu à partir («Où vas-tu ? Il faut que je te parle »).
Le Roi Arkel fait part à Mélisande de la peine qu’il ressentait jusque-là du fait de l’ambiance de mort qui régnait au château et de l’espoir que lui donne la guérison du père de Pelléas («Maintenant que le père de Pelléas est sauvé »). Golaud fait alors irruption, fou de jalousie et agacé d’avoir découvert le corps d’un pauvre mort de famine. De paroles désordonnées en agissements brutaux, il menace Mélisande et la laisse terrifiée (« Pelléas part ce soir »).
Dans le jardin, Yniold cherche à récupérer une balle d’or tombée sous un rocher. Il voit passer des moutons, innombrables et silencieux. Il observe qu’ils n’empruntent pas le chemin de l’étable, ce qui lui semble être un mauvais présage (« Oh ! Cette pierre est lourde»).
Près de la fontaine, Pelléas attend Mélisande avec anxiété, conscient d’avoir joué avec le feu sans s’en être rendu compte, mais déterminé à lui faire ses adieux (« C'est le dernier soir... Le dernier soir»). Mélisande paraît enfin. Pelléas lui annonce qu’il doit partir car il l’aime. Les deux amants s’embrassent lorsque Golaud les surprend : il frappe Pelléas de son épée et s’élance à la poursuite de Mélisande (« Pelléas ! Mélisande ! Est-ce toi, Mélisande ? »).
Acte V
Plusieurs jours plus tard, Mélisande est étendue sur son lit, entourée d’un médecin, d’Arkel et de Golaud. Ce dernier s’accuse d’avoir laissé sa jalousie provoquer cette blessure et la mort de son demi-frère («Ce n'est pas de cette petite blessure »). Golaud demande à rester seul avec sa femme. Il lui demande alors si elle a aimé Pelléas d’un amour coupable, ce que la jeune femme dément. Mais Golaud refuse de la croire (« Mélisande, as-tu pitié de moi»). Arkel rentre dans la chambre, apportant à Mélisande sa fille qui a pu être sauvée. Tandis que Golaud tente une ultime fois de lui parler seul à seul, la jeune femme rend l’âme. Arkel recommande de prendre soin du nouveau-né : il doit vivre à la place de sa mère (« Oui, oui, vous pouvez rentrer... »).