À propos de ce lieu
Les Chorégies d’Orange ont lieu dans le cadre majestueux du Théâtre Antique d’Orange, qui date du règne d’Auguste au Ier siècle. Outre sa capacité conséquente, d’environ 8 300 personnes, ce lieu offre l’avantage d’avoir conservé son mur original (103 m de large pour 36 m de haut), fait extrêmement rare parmi les ruines de théâtres antiques. Cet imposant mur de façade garantit une acoustique exceptionnelle, ce qui en fait un lieu idéal pour les représentations d’opéra
La création des Chorégies d’Orange est permise par la restauration en 1825 du Théâtre Antique, jusque-là totalement inutilisé depuis la chute de l’Empire Romain. Si le théâtre commence à accueillir des représentations à partir de 1860, ce n’est qu’à partir de 1869 que le festival est officiellement fondé, sous le nom des Fêtes Romaines. Cela en fait le plus ancien festival de France. Le festival est inauguré par une représentation de Joseph de Méhul, compositeur français de la Révolution et de la Restauration. Comme en témoigne le choix de cette œuvre, les Fêtes Antiques mettent initialement en avant les compositeurs français de leur temps.
De plus, les Fêtes Romaines ne sont pas uniquement vouées à l’art lyrique. Elles accueillent aussi des représentations théâtrales, qui mettent souvent en avant l’héritage antique comme l’invite le lieu. Ainsi, Sarah Bernhardt y interprète le rôle-titre de Phèdre de Racine en 1903. L’Opéra de Paris et la Comédie-Française y ont d’ailleurs le monopole.
En 1904, les fêtes romaines sont renommées Chorégies d’Orange. Après la Seconde Guerre Mondiale, l’Opéra de Paris et la Comédie-Française y perdent leur monopole . Le théâtre quitte les Chorégies en 1969, se relocalisant au Festival d’Avignon. Deux ans plus tard sont fondées les Nouvelles Chorégies, qui recentrent le festival sur l’art lyrique.
Les plus grands noms vont se produire aux Chorégies, comme la soprano Régine Crespin (Marguerite dans La Damnation de Faust de Berlioz en 1971), la soprano wagnérienne Birgit Nilssen (rôles-titre de Tristan et Isolde en 1973 et de la Walkyrie en 1975), la soprano Montserrat Caballé (notamment dans le rôle-titre de Norma de Bellini en 1974), la mezzo Grace Bumbry (Lady Macbeth dans Macbeth de Verdi en 1978), le ténor Placido Domingo (rôle-titre de Samson et Dalila de Saint-Saëns en 1978) ou plus récemment la soprano Natalie Dessay (Olympia dans Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach en 2000) et le ténor Roberto Alagna (présent tous les ans depuis 1998) et la soprano Angela Gheorghiu (qui se partagent notamment la scène dans les rôles-titre Roméo et Juliette de Gounod en 2002 et dans La Bohème de Puccini en 2005, en Rodolfo et Mimi respectivement).
Actuellement présidée par Thierry Mariai, les Chorégies d’Orange, qui sont financées par leurs recettes propres pour la majeure partie, sont principalement tournées vers les plus oeuvres les plus fédératrices du répertoire. Elles continuent à être un lieu incontournable de l’art lyrique, réunissant les chanteurs les plus illustres. Ainsi, l’édition 2015 verra le retour d’Alagna dans le rôle de Manrico dans Le trouvère de Verdi, et le début aux Chorégies du ténor Jonas Kaufmann dans Carmen de Bizet dans le rôle de Don José, face à Kate Aldrich dans le rôle-titre.